Construire Octobre 2020

Vers une économie circulaire ? Le cluster Eco Construction a fondé il y a quelques mois un groupe de travail sur l’économie circulaire. Le but ? Trans- former les déchets en matière première pour le bâtiment. Dans ce groupe de travail, figure entre autres Valérie Tini, gérante de la société Ecotrans, « une plateforme de transit des déchets : on collecte, on traite et on suit le déchet jusqu’à son élimination » décrit-elle. « Le but est de répertorier l’ensemble des déchets qui pourraient entrer dans l’écoconstruction et de voir si localement des filières existent déjà ou si elles pourraient être développées afin de fournir des matériaux éco-conçus. On est vraiment dans l’économie circulaire, la réutilisation, le réemploi, le recyclage », continue Valérie Tini. « On cible le déchet, on le capte, on le transforme et on le réinjecte dans le bâtiment. Ou dans les voiries... », détaille Aymeric Brun de Calédonie Couleur, président du cluster. Pour l’heure, l’équipe n’en est qu’au stade de pistes de réflexion et de récupération de données. Des projets existent déjà, comme la société Embois, qui recycle le bois de palette, soit pour en faire d’autres palettes, soit pour réaliser du petit mobilier. La société Ecopavement fabrique des dalles à base de plastique recyclé et de scories. La CSP Fidelio récupère les pneus et en fait du « Draingom utilisé comme matériau de construction. Nous captons environ 3 000 tonnes de pneus environ par an », explique Jean-Nicolas Bruel, directeur des affaires financières de Fidelio. Ecotrans récupère « le verre creux, puis le traite. On fait de la fine de verre, du sable de verre et du gravier de verre », raconte Valérie Tini. La société Royal Recy Boat travaille à créer une filière de traitement de la fibre de verre d’ici le mois de mars. Sur les chantiers respectant la charte «Chantier vert» mise en place par la CCI, une benne dédiée au gisement métal est installée, car il est recyclé et valorisé localement. La cimen- terie Tokuyama réfléchit à un processus pour réutiliser le plâtre dans son ciment. « Si la filière plâtre se met en place, nous pourrons alors faire évoluer les critères », détaille Laure Massé, conseillère environnement de la CCI. Actuellement les plaques de plâtre sont enfouies. Le plus difficile dans ce projet de revalorisation des déchets en matériaux de construction, aux dires de tous les acteurs, c’est d’obtenir les autorisations, de répondre aux normes. Or sans correspondance aux normes, les assurances ne suivent que difficilement. Ainsi, promoteurs, professionnels du bâtiment, architectes auront plus de difficulté à utiliser ces matériaux. Le chemin est long à parcourir, mais il faut bien commencer. Pour les patentés Les professionnels n’ont pas accès à toutes les déchetteries, seules celles de Ducos, de La Coulée et l’ISD de Gadji, ainsi que le site d’endigage de Koutio Kouéta, leur sont ouverts. Ils devront payer pour décharger. Pour le site d’endigage, les paten- tés, comme pour les particuliers, bénéficient de la gratuité à condition qu’ils répondent à la limite de 72 tonnes par trimestre pour un même chantier. Pour Gadji, la tonne est fixée à 16 626 F et à Ducos et à La Coulée à 18 283 F. Le patenté peut acheter un carnet de dix tickets de 100 kilos chacun, à utiliser sans limite de temps, valables sur les trois sites. Les déchets dangereux peuvent être dépo- sés chez Socadis et Robex, deux sociétés privées spécialisées dans le traitement de cette catégorie de déchets. Il faudra payer pour s’en débarrasser. Les maîtres d’ouvrage peuvent adhérer à la charte Chantier vert. Ainsi, toutes les sociétés interve- nant sur le chantier devront se plier aux règles de gestion des déchets plus respectueuses pour l’environnement. CONSTRUCTION Dossier 21 Le site d’endigage de Koutio Kouéta n’accepte que les déchets inertes : briques, agglos, carrelage… La CSP possède un broyeur permettant de traiter les déchets verts et le bois non traité pour en faire du compost ou du paillage. Le gisement est alors gratuit et mis à la disposition de tous. Depuis quelques jours, le broyeur a quitté la déchetterie du Mont-Dore pour celle de Ducos. s s @ ProvinceSud

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