Construire Juin 2020
CONSTRUCTION Focus sur un métier le pinceau ou le pistolet. Il s’arme également de ponceuses ou de spatules à enduit. Car tout bon peintre le sait, on ne passe pas de peinture sur un matériau sale ou abîmé. Ainsi, il se doit de préparer son support. « Lorsque le support est brut, comme le Placo par exemple, commence John Winchester, il faut le poncer, pour lisser les joints. » Le peintre s’équipe en général d’une ponceuse à bras, ou girafe, qui permet d’accéder aux zones les plus hautes. « Une fois que l’on a poncé, on dépoussière bien, puis on peut commencer. » Le professionnel s’arme alors de son rouleau, de sa touque de primaire et de son bac à peinture, puis passe la première couche d’impression. Celle-ci protège, donc, le support mais révèle aussi les défauts. « On prend alors notre spatule, l’enduit, et on fignole ! » De nouveau, même scénario : ponçage, dépoussiérage, et re-peinture. Mais cette fois-ci, sur les zones concernées. Petits boulots La peinture n’était pas une évidence pour le jeune John Winchester. Âgé de 16 ans, il se lance d’abord dans la menuiserie. Puis, pour gagner sa croûte, il enchaîne les petits contrats, les petits boulots. « Contratsmunicipaux, stages dans la marine marchande, dans l’agriculture... Comme jene trouvaispas tropdeboulot, undemes cousins, qui était dans la peinture, m’a proposé de travailler avec lui. » Et ce métier devient son quotidien, puis sa vie. En quarante ans, le métier n’a pas changé en soi, mais la matière première, elle, a évolué. « En général, pour la première couche de primaire, il faut attendre 24 heures de séchage. Mais aujourd’hui, on utilise des peintures à l’eau, des acryliques qui sèchent bien plus vite. Et maintenant, on trouve des peintures acryliques de très bonne qualité. Surtout, c’est beaucoup moins toxique qu’avant. » Protéger Une fois le primaire bien sec, place aux peintures de finition. La couleur. Ou non. « On commence toujours par le haut, par le plafond, puis on descend », explique John Winchester. « On intervient en général avant le menuisier, mais on s’arrange avec les différents corps de métier pour travailler en parallèle. Parfois, on travaille avant le menuisier, parfois après. » Les clients choisissent les couleurs. Enmajorité, le plafond est blanc, et la peinture est choisie mate. Le satiné plaît aussi, le brillant reste rare. « Le satiné plaît car il est lessivable, donc souvent les salles de bains par exemple sont peintes avec du satiné. » Avant tous travaux de peinture de finition, le professionnel se doit de respecter le travail des autres corps de métier. Ainsi, il protège les menuiseries et les sols avec du plastique, des bâches, du scotch de masquage... Le peintre passe deux couches. C’est en tout cas fortement recommandé. Le souci du détail Qu’il ait travaillé avant le menuisier ou après, dans tous les cas le peintre en bâtiment « repasse toujours pour les finitions ». Les vraies finitions. Les détails. Les coins et les découpes, les angles. Le rechampi. Ce terme technique cache en fait plusieurs actions. Soit, la plus simple, de peindre les angles, les recoins, pour finir correctement le travail. Soit de faire ressortir un ornement ou un angle, en réalisant une peinture ton sur ton. Soit, avant de passer la couche de finition sur le mur, de délimiter les coins et bordures par un trait de pinceau, le pinceau à rechampir, une action qui se fait à main levée. « Pour être peintre, il faut être méticuleux tout en assurant un certain rendement, conseille John Winchester. Il faut travailler proprement, surtout s’il y a deux couleurs dans la même pièce. » n 59
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