Construire Novembre 2019
originaire du Vanuatu qui est désormais protégé. Cet arbre se plaît bien en plein soleil, et il pousse très vite, il peut atteindre 10 mètres de haut ». Il y a aussi le Dypsis carlsmith , « un palmier originaire de Madagascar, mais qui n’existe plus dans la nature. Il a été retrouvé dans le jardin de M. Carl Smith, à Hawaï, ce qui a permis de sauver l’espèce. » Les endémiques Et c’est d’ailleurs un des arguments essentiels pour inciter les Calédoniens à avoir des palmiers : protéger les espèces et surtout les endémiques. Il existe 39 espèces de palmiers locaux, et Gilles Pierson en possède une vingtaine. Il en existe même un à son nom : le Kentiopsis piersonorum… « J’ai très envie de développer les palmiers endémiques. Nous avons planté des endémiques dans le parc, et maintenant, ils sont arrivés àmaturité, nous avons pu récolter les graines. Il faut les faire connaître. » Planter des palmiers endémiques présente plusieurs intérêts : ils sont beaux, mais surtout, cela permet de les sauver. « Ces palmiers sont concentrés dans la nature dans des petits espaces. Un feu de brousse, et ils disparaissent ! En avoir dans les jardins permet d’arrêter de prélever les graines dans la nature, et ainsi de laisser la forêt tranquille. » L’aile endémique de la serre de Mango est riche : on y trouve des Kentiopsis oliviformis « résistants au vent, au soleil, et qui poussent très vite », précise Gilles Pierson, des Kentiopsis magnifica, pyriformis et piersonorum , des Chambeyronia macrocarp a, « ceux avec cette feuille rouge spectaculaire, le symbole de la Nouvelle-Calédonie, ils sont très résistants au vent et au soleil », des Chambeyronia sp , « il est en train d’être renommé, les scientifiques l’étudient actuellement », ou encore des Cyphophoenix elegans , « un palmier magnifique, de plein soleil, qui pousse très vite ». Petite graine deviendra arbre Les graines de palmier arrivent toujours en grappe. Il y a les palmiers dont les fruits se mangent, comme les dattiers ou les cocotiers, mais également le salak, qui fournit ces fruits sucrés et acidulés à la peau de serpent, que l’on trouve aisément en Indonésie ou en Malaisie. Ou encore le Borassus flabellifer , dit palmier de Palmyre, dont les fruits servent à fabriquer du sucre. Pour faire germer des graines, « il faut les éplucher comme des fruits puis les mettre à germer », explique Gilles Pierson en caressant du bout des doigts ses « bébés », dans la pouponnière de la pépinière. Une petite anecdote : le Corypha , visible aussi à Mango, est un bel arbre de bonne taille au feuillage imposant. Il ne fleurit qu’une fois dans sa vie, puis produit des milliers de graines au-dessus du feuillage, et meurt. Rats, cafards et sauterelles… Les graines sont justement le point sensible de ces arbres. Les rats, surtout, s’en délectent alors qu’elles ne sont pas encore à terme, compromettant ainsi la reproduction de la plante. Avoir des palmiers dans son jardin risque donc d’attirer des rats, mais pas plus que si vous avez des pommes-liane ou des chouchoutes. Il est possible d’installer une plaque autour du tronc qui empêche les rats de grimper à l’arbre. Les sauterelles de cocotier, elles, s’attaquent aux feuilles. « Il faut traiter le sol au pied du palmier et chez vos voisins, car elles pondent dans le sol », souligne Gilles Pierson. Parfois, on peut voir un palmier qui semble avoir séché sur place. Il a alors été victime de brontiupa « des sortes de petits cafards allongés qui mangent toute la cellulose dans le cœur de la feuille centrale et dessèchent l’arbre. Si vous en avez, il faut mettre un coup de bombe à cafards un fois par mois dans la feuille principale. » n 21 © Stéphane Ducandas
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