Construire Mai 2019

prêtes à monter du type pergola, carport ou faré, ainsi que des charpentes et des ossatures, en kit ou conçues sur mesure par le bureau d’études intégré à la société. L’entreprise de charpente Tradition bois est de celles qui posent régulièrement les produits de Bois du Nord, en kit aussi bien qu’en éléments de structure. « On utilise beaucoup le pinus local, sauf pour des sections sp cifiques non disponibles dans cette essence », explique Jean-Philippe Marro, le gérant de Tradition bois. « Ses performances techniques sont la hauteur des r sineux d’importation, il se travaille bien et se tord peu. On voit couramment en Cal donie des constructions en pinus d’il y a 20 ou 30 ans, qui n’ont pas boug . Par nature, une ressource du cru est toujours la mieux adapt e aux conditions climatiques locales » , explique-t-il . La petite entreprise est fière, en outre, de s’inscrire dans une démarche positive pour l’économie du pays. « Le fait qu’il s’agisse d’un produit du Caillou, qui procure des emplois et permet l’entretien de nos forêts, c’est quelque chose d’ énorm e », appuie Jean-Philippe Marro . « La filière contribue l’autosuffisance du territoire et au r quilibrage en donnant du travail aux gens des tribus de Netchaot et Bopope », souligne Guillaume Darmizin. Les vertus économiques du résineux calédonien deviennent même un argument de vente. « Les clients se sentent Pinus ou bois d’import, les avis sont encore partagés Le pinus caribea est agréé par le gouvernement depuis le mois d’avril en tant que ressource brute. D’ici le début 2020 les produits en pinus transformé bénéficieront aussi d’un agrément et seront inscrits au référentiel de la construction, ce qui permettra aux bâtisseurs de les utiliser dans le cadre de la garantie décennale. Mais si le pin local séduit de plus en plus sur les chantiers, il garde aussi ses détracteurs. « On se sert de pinus pour nos constructions, déclare un entrepreneu r, mais le radiata de Nouvelle-Zélande garde quand même ma préférence pour les éléments de structure parce qu’il est très fiable et prend très bien le traitement. Et pour les bardages j’aime autant le pin sylvestre d’Europe, comparativement moins cher. » Autre son de cloche chez un charpentier du Sud : « Pour moi la provenance locale est un argument très fort qui m’encourage à utiliser du pinus aussi souvent que possible. J’ai entendu quelques critiques sur des défauts de séchage, etc., mais je peux vous dire qu’il m’est arrivé de voir de l’eau couler en perçant du radiata, ce qui ne m’est jamais arrivé avec le pinus jusqu’ici.  » Un troisième constructeur se dit «  impressionné  » par les conditions de production du bois local. « J’ai visité la scierie et le séchoir de Netchaot, c’est extrêmement professionnel  », dit-il. « D’après mon expérience le pinus est à peu près équivalent aux essences importées en termes de performances structurelles. C’est un bon bois de bardage, avec une réserve : la résine produit des irrégularités de couleur, ce qui n’est pas idéal du point de vue esthétique. Son principal avantage, c’est qu’il s’agit d’un produit local, avec tout ce que ça implique en termes de retombées économiques. » 7

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