Construire Mai 2019

Quel est le fonctionnement du filtre à sable ? On creuse un trou d’environ 6 m par 5 m et on y met de la caillasse et du sable. Ce système nécessite une surface d’environ 25 m 2 . Pour les tranchées d’infiltration : c’est le même système sauf qu’à la place du sable, on met du gravier. Ce système filtre moins bien. Quelles sont les autres solutions d’assainissement ? La micro-station d’épuration. C’est encore plus compact : une seule cuve fait la totalité du traitement. Une partie fait office de décanteur primaire, et la deuxième partie fait tout ce qui est traitement grâce à un système électrique. Un petit surpresseur envoie de l’air dans les membranes au fond afin de créer des bulles. Les bactéries sont oxygénées et se développent plus efficacement. Il y a différentes phases : d’aération où les bactéries se développent pour se nourrir, puis de décantation où tout ce qui est en flottaison se pose au fond et toute l’eau propre en surface est aspirée et évacuée pour rejoindre le réseau municipal. On obtient un rendement épuratoire de 97 % environ. Il faut compter 3,5 m 2 d’encombrement. Entre la micro-station et le septo-diffuseur, lequel est le plus concurrentiel ? En fourniture, la station d’épuration est plus chère. Pour un F4, on sera dans les 500 000 francs, contre 320 000 francs pour un septo-diffuseur. Mais si on ajoute la pose, on est sur un tarif équivalent. La pose d’un septo-diffuseur nécessite plus de main-d’œuvre. En termes d’entretien, pour le septo-diffuseur, le particulier peut le faire lui- même. Ça représente 15 minutes par an. Pour la micro- station d’épuration, il faut souscrire un contrat d’entretien annuel de l’ordre de 20 000 francs, et prévoir un coût supplémentaire au niveau électricité pour faire tourner le surpresseur d’environ 700 francs par mois. D’autres spécificités en termes d’assainissement ? Il existe le système à percolateur ou encore la fosse septique. Mais ces deux systèmes ne répondent plus aux normes. Ils sont tolérés en attendant d’être un jour raccordables au réseau communal ou sur les terrains ne nécessitant pas de permis de construire. Est-ce que tous ces systèmes d’assainissement provoquent des odeurs ? Dans tous les systèmes il y a des odeurs, plus ou moins fortes et qui durent plus ou moins longtemps au démarrage. Quand on commence à se servir d’un système d’épuration, on met de l’eau claire dans la fosse, il faut donc du temps aux bactéries pour se former et s’activer. Durant cette période, il y a des odeurs. Durant les six à huit premiers mois, on conseille de mettre des activateurs biologiques. Passé cette phase de rodage, il ne devrait plus y avoir d’odeurs, sauf si les personnes utilisent de la Javel. Les bactéries ne la supportent pas. Si vraiment il y a des problèmes d’odeur, on propose aussi des cartouches anti- odeurs au charbon actif, que l’on place sur la ventilation de sortie de fosse. Elles ont une durée de vie d’un an, et doivent être temporaires, car une fosse qui sent est une fosse qui ne fonctionne pas. Il faut donc trouver le problème. Il est essentiel de respecter la mise en œuvre. Si les ventilations ne sont pas bien placées, la fosse ne sera pas alimentée en oxygène, et ça risque de sentir mauvais. Un conseil ? Ce que l’on conseille au client, c’est qu’il s’intéresse à la pose de son système d’assainissement, qu’il ne se repose pas entièrement sur les professionnels. Pour l’entretien, pour savoir où il est installé dans le jardin… Souvent, quand quelqu’un réalise sa maison, la fosse est enterrée dans le jardin pendant que la personne regarde si les peintures conviennent, si le mur est droit, etc. Alors que l’assainissement est une très grosse partie et quand ça ne fonctionne pas, c’est très embêtant. n 16 construction Conseils de pro

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