Construire Mai 2019
Bien que de plus en plus de villes proposent un réseau communal, les systèmes d’assainissement autonomes sont les plus courants. Mais quel système choisir ? Les éclairages de Thomas Beyneix, responsable commercial de Sorocal, société spécialisée dans la fabrication de cuves depuis près de 25 ans. « La place est la contrainte principale » 14 construction Conseils de pro Une famille de quatre personnes fait construire sa maison. Quelle est la première question à se poser en termes d’assainissement ? Thomas Beyneix : La première chose est de vérifier si le terrain est raccordable au réseau communal. On peut le savoir en appelant les services techniques de sa mairie ou en regardant le cahier des charges du lotissement. Si la maison est raccordable, il faudra éventuellement un bac à graisse. Certaines communes demandent en effet de s’équiper de manière à ce que les eaux de la cuisine transitent par un bac à graisse avant de rejoindre le tout- à-l’égout. Le minimum est un bac de 200 litres. Selon la réglementation, il faut le vidanger tous les trois mois, mais en fonction de l’utilisation, une fois par an, cela peut suffire. Si l’on n’est pas raccordable au réseau d’assainissement communal, quelles sont les solutions ? Il faut s’équiper de son propre système qui va traiter toutes les eaux usées de la maison : douche, toilettes, évier, lavabo, machine à laver, excepté les eaux pluviales qui ne sont pas des eaux usées. Il existe alors plusieurs solutions. Mais le principe reste le même : on a toujours un décanteur primaire, qui peut être la fosse toutes eaux ou le premier bac de la station d’épuration. À quoi sert le décanteur primaire ? On y emmène toutes les eaux de la maison, même la sortie du bac à graisse. Toutes les matières solides se déposent au fond, les bactéries grignotent les particules solides, puis l’eau sale ressort en passant par un pré-filtre, pour éviter d’avoir des saletés comme des papiers, des lingettes… pour après passer dans le système de filtration. Il existe plusieurs systèmes : les tranchées drainantes, le filtre à sable vertical drainé, ou le système par septo-diffuseur. Ces trois systèmes de filtration différents prennent plus ou moins de place. La place est d’ailleurs la contrainte principale. Comment fonctionne un septo-diffuseur ? L’eau, après avoir décanté dans la fosse, passe dans un premier regard ; de là, elle s’étend sur toute la surface du septo-diffuseur, qui est constitué d’alvéoles en polyéthylène et de géotextile. L’eau imprègne le géotextile, les bactéries se développent dans le bloc septo-diffuseur grâce à un échange d’air et d’eau, et grignotent tout ce qui est solide. Sous le septo-diffuseur, on met du sable à la granulométrie précise, l’eau passe donc à travers le septo- diffuseur, puis à travers le sable. Si on a un terrain qui s’y prête bien, c’est-à-dire pas argileux mais bien drainant, l’eau va s’infiltrer correctement. Si le terrain est argileux, on met un drain au fond, et on évacue les eaux où c’est possible, en général dans un exutoire. Ce système a un rendement épuratoire de l’ordre de 95 %. Un entretien simple de 15 minutes par an est nécessaire, réalisable par les propriétaires.
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