Construire Novembre 2018

52 pratique Tendances & repérages L’urbanisme se déride Le mobilier urbain manque souvent d’originalité, et de confort. Il peut pourtant devenir une source d’inspiration pour certains designers. Cela a été le cas pour l’atelier belge Nortstudio avec son banc Urban shapes, issu d’une sympathique combinaison de formes primaires. Le travail du duo de créateurs basé à Anvers s’inspire de l’espace public et de certains éléments qui le composent, que l’on ne voit plus toujours tellement notre œil s’y est habitués, ou dont on ne mesure plus la beauté. Pourtant, assemblés, mis en lumière et en couleurs, ces derniers retrouvent toute la puissance qui leur manquait. Prenez un plot en béton, une gaine métallique circulaire, une poutre de section carrée, et un caillebotis, réinterprétez-les en bois et métal, dynamisez-les avec des teintes bleu Majorelle, terracotta, et rose pâle, et vous obtiendrez la collection vitaminée Urban shapes. Avec ses volumes quadrillés en partie haute, à poser de façon autonome ou à connecter comme bon vous semble grâce à une grille métallique, la gamme s’adapte à toutes les envies et à tous les espaces. Quand l’urbanisme se fait art À Chengdu, au sud-ouest de la Chine, l’agence ZZHL a livré une passerelle de 200 mètres de long qui enjambe une importante voie routière, le pont Ruyi. Un ouvrage qui relie de manière élégante un parc naturel à la métropole, et s’intègre ainsi avec esthétique dans le paysage urbain. Chengdu compte aujourd’hui plus de 7 millions d’habi- tants. Surnommée « ville des hibiscus », elle s’est peu à peu transformée en agglomération à l’allure occidentale et aux proportions gigantesques. Malgré sa grande densi- té, la mairie tient à protéger ses paysages naturels spec- taculaires (grottes, pagodes, temples entourés d’arbres séculaires) et à préserver sa faune et sa flore, dont 70 hectares sont destinés à la sauvegarde de 1 600 pandas sauvages et 1 520 variétés de bambous. À l’origine, un ruyi est un grattoir traditionnel courbé pour le dos. Une esthétique que l’on retrouve en plan et en élé- vation dans cet ouvrage d’art métallique de 1 151 mètres carrés, revêtu d’un sol souple rouge et d’épines dorsales blanches lumineuses, accueillant à la fois piétons et cyclistes. Un parcours aérien marqué par une droite qui se divise en deux spirales réparties de part et d’autre de l’axe routier, proposant ainsi aux utilisateurs deux voies d’accès : l’une en pente douce, l’autre en pente forte, allant de 4 à 12 %. s