Construire Octobre 2017

46 OUTDOOR Dossier Certains professionnels de l’aménagement du jardin commencent à adopter un concept, certes pas nouveau mais très tendance, faisant appel notamment aux principes de la permaculture avec l’idée d’imiter le plus possible la nature. Une autre approche de l’aménagement PAYSAGER P our de plus en plus de gens, le degré de confiance envers l’industrie agroalimentaire a pris du plomb dans l’aile depuis quelques années. Les scandales successifs des pesticides, la crainte des végétaux génétiquement modifiés les ont aussi amenés à se mé- fier de plus en plus de ce qu’on leur propose à manger. Cette accumulation d’événements conduit les personnes à se tourner vers une façon complètement différente de cultiver un potager, de planter des végétaux, voire même d’organiser l’ensemble de leur jardin ; un mode où la na- ture reprend ses droits. C’est sur ce principe que Josselin Bernard, aménageur paysager, a développé son activité professionnelle à travers la société L’écotager, qui pro- pose d’entretenir les espaces verts mais aussi d’appliquer les principes de la permaculture dans nos jardins. Formé en Métropole, l’enfant du pays est revenu sur son île pour partager ses connaissances. DE GRANDS PRINCIPES Appliquer les préceptes de la permaculture, c’est tout d’abord s’intéresser à la nature du sol. « Il faut arrêter de doper les sols avec des substances chimiques, considère Josselin. Je n’en utilise aucune. Mon travail se concentre sur les vingt premiers centimètres d’épaisseur de terre. » Il consiste à reconstituer une chaîne alimentaire où entrent en jeu aussi bien les débris vé- gétaux que les insectes, leurs déjections, les bactéries et les champignons. Une véritable symbiose s’opère entre certains éléments : les champignons (myce- lium) apportent aux plantes ce dont elles ont besoin et, en échange, le végétal apporte du sucre aux champignons grâce à la photosynthèse. On parle de myco- rhization. Pour parvenir à mettre en place ce cycle de vie, il faut avant tout une phase d’obser- vation et d’exploitation de ses connaissances scientifiques. La démarche consiste, en quelques mots, à copier ce que fait la nature. « L’objec- tif est de parvenir à obtenir