Coco TV #1404

COULISSES 6 L’Apparition : Quelque part au Moyen-Orient, Jacques Mayano, grand reporter aguerri, perd son meilleur ami et complice, photographe, dans un attentat à la bombe. Traumatisé, il se claquemure chez lui quand il reçoit un appel du Vatican : un prélat français le convie à Rome pour lui proposer d’apporter son savoir-faire à une « enquête canonique ». À Carbarat, une petite ville des Alpes du Sud, une novice de 18 ans, Anna, affirme que la Vierge lui est apparue deux ans plus tôt, lors d’une promenade solitaire dans la montagne. Ardent soutien de la jeune fille, le prêtre de la paroisse, le père Borrodine, a coupé tout lien avec sa hiérarchie, et orchestre l’arrivée des foules grandissantes de pèlerins venus vénérer sa protégée. Fasciné par la longue histoire des « voyants » et les rituels que l’Église a mis au point pour statuer sur leurs cas, Mayano accepte… Sur Artetv. R uinés par les mariages de leurs aînées, les parents de Suzanne l’incitent à prendre le voile. Pressée de toutes parts, l’adolescente, de surcroît enfant illégitime, prononce ses vœux la mort dans l’âme. Son chagrin désespère la mère supérieure, la douce et légèrement manipulatrice Mme de Moni, bientôt retrouvée morte – un suicide que chacun préfère étouffer. Toujours réfractaire à la vie monastique, Suzanne se retrouve sous la coupe de la sœur Christine, décidée à la faire plier par toutes sortes de brimades. La jeune fille trouve la force de contacter clandestinement un avocat, afin qu’il l’aide à recouvrer la liberté. Mais, transférée dans un autre couvent, elle affronte le harcèlement de l’abbesse, qui la poursuit de ses ardeurs. Esprit de révolte Après celle, censurée et interdite en son temps, de Jacques Rivette (1955), avec Anna Karina, Guillaume Nicloux propose à son tour une adaptation incandescente, servie par une belle distribution, de La religieuse de Diderot. Les mères supérieures, brillamment jouées par Françoise Lebrun, Louise Bourgoin et Isabelle Huppert, offrent chacune un visage différent à la sujétion religieuse : culpabilisant, sadique et libidineux. Mais le film ne fustige pas la foi et vise les excès commis en son nom. De cette « effrayante satire des couvents », selon les mots de l’auteur des Lumières, le cinéaste donne, en dépit du langage châtié de ses jeunes nonnes, une relecture actuelle, qui résonne avec la résurgence de l’intégrisme religieux et la domination qui continue de s’exercer sur les femmes. À travers la frimousse rebelle et chiffonnée de Suzanne, splendidement incarnée par Pauline Étienne, comme à travers les jeunes visages de ses camarades, passent une ardente dénonciation de l’oppression, l’enfermement et l’abus des jeunes filles, ainsi qu’une ode à l’esprit de révolte. Jeudi 26 janvier, à 20h55, sur Arte Le calvaire de Suzanne, contrainte d’entrer dans les ordres. Par Guillaume Nicloux, une relecture incandescente du brûlot anticlérical de Diderot, avec Pauline Étienne et Isabelle Huppert. À VOIR AUSSI La Religieuse

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