Coco TV #1396

COULISSES 6 Hannibal Hopkins & Sir Anthony Qui se cache derrière le masque du serial killer Hannibal Lecter ? En archives, extraits de films et entretiens avec Anthony Hopkins, ce portrait explore le destin tumultueux d’un acteur à la personnalité complexe. Il a terrifié la planète en incarnant le psychopathe cannibale du Silence des agneaux de Jonathan Demme, en 1991. Une prestation mémorable couronnée, l’année suivante, d’un Oscar du meilleur acteur, synonyme d’apaisement pour ce fils de boulanger au parcours chaotique. Né en 1937 sur la côte galloise, Anthony Hopkins a connu une scolarité difficile : « J’étais un nul. Un cancre. Attardé, lent… », raconte-til. L’enfant solitaire pratique le piano avant de se révéler sur les planches. En 1965, Laurence Olivier lui ouvre les portes du Royal National Theatre de Londres, mais le jeune acteur, consumé par une rage qui le dope autant qu’elle le détruit, rêve de grand écran. À 37 ans, il part se réinventer à Hollywood, laissant derrière lui sa première épouse et leur fille, Abigail. Après avoir soigné sa dépendance à l’alcool, Anthony Hopkins se distingue en ventriloque fou dans Magic (1978) de Richard Attenborough, et plus encore dans Elephant Man de David Lynch, où il endosse le costume du docteur Treves. Dans les années 1990, mis en orbite par son Oscar, le comédien tourne avec les plus grands, de Coppola (Dracula) à Oliver Stone (Nixon) en passant par Spielberg (Amistad). Les blessures de l’enfance Mais celui que Jodie Foster qualifie de « parfait gentleman anglais refoulé » déploie aussi des merveilles de subtilité sous la direction raffinée de son compatriote James Ivory, notamment dans Retour à Howard Ends et Les vestiges du jour. Clara et Julia Kuperberg (Joni Mitchell – Le spleen et la colère, Ronald Reagan – Un président sur mesure) tissent extraits de films et archives rares pour retracer le destin hors normes de cet acteur caméléon, capable de naviguer entre blockbusters et univers feutré des romans d’E. M. Forster. En faisant la part belle aux confessions pleines d’humour et de sincérité de l’intéressé, les réalisatrices éclairent la personnalité complexe de Sir Anthony – il a été anobli par la reine Élisabeth II –, dont le flegme britannique de façade dissimule un tempérament tempétueux que la gloire a adouci. « Je n’ai plus rien à prouver. Tous les petits doutes qui remontent à mon enfance... C’est comme si une voix en moi disait : ‘Tu n’étais pas si bête, tu étais différent’ », conclut-il. Le 28 novembre, à 22h45, sur Arte

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