Coco TV #1391

COULISSES 6 Soleil vert ALERTE ROUGE New York en... 2022 ! La mégalopole est en proie à la famine et aux déchets, et l’alimentation synthétique généralisée. Sorti il y a près de cinquante ans, un film étonnamment visionnaire, devenu une référence du cinéma de science-fiction. New York, 2022. Les ressources naturelles sont épuisées. La population se nourrit exclusivement d’aliments synthétiques : des doses de « soleil vert » fabriquées par la compagnie Soylent. Le détective Thorn, qui partage son appartement avec un vieillard, Sol Roth, enquête sur la mort suspecte de Simonson, un haut dirigeant de l’entreprise. Mais l’affaire est subitement classée par la police, et les témoins gênants disparaissent… Le dernier repas Les premiers plans, vertigineux, qui plongent sur New York, s’écrasent dans des poubelles remplies d’ordures, dans des carrières submergées de déchets, qui rappellent certaines images actuelles. Pour accéder à son appartement, Thorn escalade des hommes tassés les uns contre les autres. Ses richesses naturelles épuisées, la planète se réduit à un terrain vague pollué et surpeuplé. Le «soleil vert», petit carré de nourriture synthétique, est devenu le nec plus ultra de la gastronomie. Seuls les anciens ont connu le temps des vraies saveurs. Roth, l’ami de Thorn, peste sans arrêt contre « ces cochonneries sans odeur et sans goût ». Abominable vérité Le vocabulaire même est déshumanisé : les plus nantis se réservent le « mobilier », c’est-àdire de jolies poupées de luxe... Magnifiquement servie par un Charlton Heston convaincant en privé opiniâtre, approchant, à ses risques et périls, l’abominable vérité, cette vision cauchemardesque du XXIe siècle désormais advenu résonne étrangement en cette année 2022. Puissant par sa force évocatrice, Soleil vert offre aussi enfin un dernier rôle au grand acteur Edward G. Robinson, vu notamment dans Le vaisseau fantôme de Michael Curtiz, La femme au portrait de Fritz Lang et Key Largo de John Huston. Le 29 octobre, à 13h35, sur Arte. Faisant intervenir des critiques de cinéma, des acteurs et techniciens qui ont participé à l’aventure du film, mais aussi des climatologues et des économistes, ce documentaire retrace la fabrication d’une œuvre culte aux nombreuses scènes d’anthologie, tout en explorant ses nombreuses et troublantes résonances contemporaines. Car sur bien des aspects, Richard Fleischer a visé juste. À contre-courant de l’euphorie dominante de la fin des années 1960, il sent que la question écologique va devenir cruciale dans les décennies futures. Surtout, le réalisateur propose un récit qui lie résolument la question écologique à celle des inégalités sociales, ce qui fait de Soleil vert un grand film politique. Sur Artetv. SOLEIL VERT ET ALERTE ROUGE

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