Coco TV #1386

COULISSES 8 UN DOCUMENTAIRE DE MEHDI LALLAOUI Kanak, enquête sur une collection En 2014, Dominique Deyber, conservatrice en chef des collections des musées de Bourges, découvre dans une réserve du musée un morceau de bois sculpté. Il s’agit en fait d’un casse-tête ayant appartenu à un grand chef kanak du XIXe siècle. En tirant ce premier fil, elle tente de reconstituer l’histoire de ces objets kanak légués par un natif de la ville, un déporté de la Commune de Paris : Gervais Bourdinat. Une enquête menée des deux côtés du globe. «C e n ouveau documentaire rejoint ma préoccupation de contribuer à documenter l’histoire (les histoires) des plus anciens habitants de la NouvelleCalédonie : les kanak », explique en préambule le réalisateur Mehdi Lallaoui. Ce film s’inscrit en effet un peu dans le prolongement de ses précédents documentaires Ancêtres kanak à Paris, Le retour d’Ataï et récemment La métamorphose du Caillou. À travers la découverte d’une collection d’objets kanak oubliés dans les fonds d’une réserve muséale, Kanak, histoire d’une collection remonte et prolonge 140 ans plus tard le fil de l’histoire et l’enquête initiée par Dominique Deyber, la conservatrice des musées de Bourges. «Notre ambition pour ce film à caractère historique sera d’aborder plusieurs thématiques transversales », reprend le réalisateur. Grâce au directeur du musée du quai Branly, Emmanuel Kasarhérou, il donne ainsi à voir et à comprendre les objets kanak découverts à Bourges en 2014. Patrimoine kanak Le documentaire aborde en parallèle le thème du patrimoine kanak dispersé dans le monde et son inventaire initié par Jean-Marie Tjibaou dans les années 1980. Puis, à travers Gervais Bourdinat, déporté de la Commune et légataire des objets kanak à sa ville de Bourges (donation réalisée en 1884), le film dresse le portrait de ce charpentier qui fut l’ami de Louise Michel. «Nous raconterons son enfance à Bourges, sa participation à l’insurrection parisienne comme garde national, sa déportation à l’île des Pins en Nouvelle-Calédonie, puis son ascension sociale et professionnelle à Nouméa où il devint conseiller municipal de la ville », poursuit Mehdi Lallaoui. Quelle fut sa vie à Nouméa après son amnistie ? Comment collecta-t-il les objets qu’il léguera à sa ville natale ? Existe-t-il aujourd’hui des descendants de ce personnage capables de nous parler de cet homme décédé à Nouméa en 1899? La troisième partie de l’enquête se déroule en Nouvelle-Calédonie, sur les anciennes terres de la tribu du grand chef Poindi Paitchili dont plusieurs objets font partie de la collection retrouvée à Bourges. «C’est donc une enquête entre le Berry et la Nouvelle-Calédonie que nous proposons dans ce documentaire pour lequel, nous en sommes certains, de nouvelles découvertes seront au rendez-vous…», conclut le réalisateur. Un film à découvrir le mardi 20 septembre, à 20 heures, sur NC La 1ère Poindi Patchili, né vers 1830, est originaire d’un clan de Ponérihouen. Il a été le chef des tribus de Wagap et Pamalé (vers 1845 – 1888). Un parcours hors normes pour le charpentier Gervais Bourdinat (au centre, en 1895), un déporté de la Commune qui devint conseiller municipal de la ville de Nouméa. Il fut l’ami de Louise Michel. Une concession de déportés à Uro sur l’île des Pins. Une photo d’époque d’Allan Hughan qui fut désigné « photographe du gouvernement » par le gouverneur de La Richerie après son reportage, en 1872, sur les premiers convois de déportés de la Commune de Paris à l’île des Pins.

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