Coco TV #1385

COULISSES 8 Au bout de ses rêves Après Apprendre à t’aimer, la réalisatrice et autrice Stéphanie Pillonca raconte l’histoire touchante du destin croisé de deux personnes, Antoine porteur de trisomie 21 et Bianca qui rêve de devenir chanteuse. Ils vont mutuellement se sauver. A ntoine, 25 ans, est porteur de trisomie 21. Il a été élevé par un père aimant et peu bavard qui n’a jamais laissé le handicap se mettre en travers du bonheur de son fils. Il travaille comme aide-documentaliste au CDI dans un collège et mène une vie bien réglée entre famille et amis. Jusqu’au jour où il fait la connaissance de Bianca, une jeune surveillante qui rêve en secret de devenir chanteuse. Il se prend d’affection pour elle. Leur rencontre va les mener plus loin qu’ils ne l’auraient imaginé... C’est votre deuxième film sur la trisomie, après Apprendre à t’aimer ; y a-t-il un lien entre ces deux histoires ? Oui, il y a un lien entre ces deux histoires. Après le succès d’Apprendre à t’aimer, les familles et les associations qui ont été très actives dans le projet m’ont dit : “c’est bien de parler de nos enfants quand ils sont bébés mais ils grandissent et nous nous devons de leur laisser une place dans notre société, de pratiquer l’inclusion”. Tout jeune peut avoir sa place. Peu importe les particularités dont il est porteur, il a toute sa place au sein d’une société généreuse, inclusive et aimante. Les parents voulaient vraiment ce film et notamment les associations Trisomie 21 France et Trisomie 21 Var qui ont été extrêmement actives sur le film. Ils ont participé au tournage et ont été conseillers artistiques. Ils ont voulu parler des plus grands parce que l’amour est très important chez ces jeunes ; ils ont un grand appétit de vivre une vie de jeune adulte. On m’a conseillé d’aborder cette thématique et je l’ai fait en nourrissant le film d’anecdotes, de vécu et de choses qui m’ont été partagées par les familles, les jeunes et les associations. Les deux films sont donc intimement liés. Même si le but du film est de montrer qu’une personne atteinte de trisomie 21 peut avoir une vie comme tout le monde, est-ce que cela a changé vos méthodes d’écriture ou de réalisation ? Travailler avec des porteurs de trisomie 21 n’a jamais été une entrave ou une difficulté. Au contraire, j’ai souvent rencontré des difficultés avec des personnes qui ont tous les bons chromosomes là où il faut. Mais les porteurs de trisomie 21, notamment Samuel Allain Abitbol, contribuent à tous les projets avec énormément d’enthousiasme, de vérité, de fougue et d’allégresse. C’est très joyeux d’être à leur contact. Au-delà de ça, ce sont d’immenses professionnels qui ont une rigueur, une implication, une volonté, une opiniâtreté, ils sont là à 1000 %. Ils ne sont pas là par intérêt ni par hasard, ils sont là pour défendre une cause. C’est formidable. Je n’ai jamais eu à m’adapter aux personnes porteuses de trisomie 21, j’ai souvent été petite face à eux parce que je n’avais pas un cœur assez gros et ce sont eux qui nous apprennent à avoir un cœur beaucoup plus gros. Ce n’est jamais un souci d’être face à eux, c’est un vecteur qui nous dépasse, qui apprend à nous élever. Ils nous apprennent à retourner à la source, à retrouver l’essentiel. Et cette joie, au-delà d’être une joie communicative, permet d’être dans la création parce qu’elle porte, nous donne de la force. Je n’ai jamais eu à m’adapter à Samuel. Au contraire, je me suis souvent dit que je n’étais pas à sa hauteur. J’irai au bout de mes rêves, mercredi 14 septembre, à 21h10, sur M6. Questions à Stéphanie Pillonca, réalisatrice et autrice

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