Coco TV #1378

COULISSES 9 Dans l’obscurité, un homme écrit. Quatorze ans auparavant, il a eu un violent accident de voiture qui lui a coûté la vue et dont Lena, sa compagne, n’est pas sortie vivante. Depuis, celui qui fut autrefois cinéaste gagne sa vie en écrivant des scénarios sous le pseudonyme d’Harry Caine. Il reçoit l’aide de son ancienne directrice de production, Judit, et du fils de celle-ci, Diego, qui fait office de secrétaire et guide d’aveugle. Une nuit, Diego est hospitalisé à la suite d’un malaise et le scénariste court à son chevet. Pendant sa convalescence, le jeune homme lui demande de raconter son passé. De Pedro Almodovar, lundi 25 juillet, à 20h55, sur Arte. ÉTREINTES BRISÉES LES REFLETS DE LA PASSION Penélope Cruz Beauté explosive autant qu’habile stratège, l’actrice s’est bâti une carrière sur mesure, conciliant le star-system hollywoodien et le cinéma d’auteur, le goût de la réussite et l’amour du jeu. Issue de la banlieue ouvrière de Madrid, cette passionnée d’art dramatique a mis à profit la discipline héritée de ses années de danse classique. À 16 ans, elle tourne pour la télévision. À 18, elle triomphe dans Jamón, jamón de Bigas Luna, en fougueuse ingénue, laissant Javier Bardem pantelant de désir – elle l’épousera une quinzaine d’années plus tard. Penélope Cruz évite ensuite de se faire cataloguer en jeune bimbo en acceptant le rôle d’une petite dernière sympathique dans La belle époque de Fernando Trueba (1992). Le succès du film, nommé aux Oscars, la mène à Hollywood où elle décroche des seconds rôles et travaille son anglais d’arrache-pied, tout en continuant à tourner en Espagne. Une époque où les studios sont de plus en plus sensibles aux attentes du public latino, devenu la première minorité du pays, ainsi qu’au renouveau du cinéma espagnol. Le remake d’Ouvre les yeux, rebaptisé Vanilla Sky, la consacre star internationale face à un Tom Cruise conquis. Glamour à l’espagnole C’est d’Espagne que viendra le coup de pouce décisif lui permettant de passer du statut d’icône glamour à celui de grande actrice mélodramatique. Pedro Almodóvar, son idole, lui confie enfin le rôle majeur qu’elle attendait dans Volver, qui lui vaut un prix d’interprétation à Cannes. L’Oscar (qu’elle dédie à son pays) suivra grâce à Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen, où elle interprète une furie espagnole, stéréotypée, certes, mais inoubliable. Telle une magistrale leçon de carrière, ce film suit la trajectoire d’une star qui a su se nimber du glamour hollywoodien sans renier sa spontanéité latine et trouver l’équilibre entre blockbusters et films d’auteur européens. Au fil d’un séduisant montage d’archives, d’extraits et de témoignages – ceux de sa biographe, de sa professeure de théâtre et des cinéastes avec lesquels elle a tourné – se dessine le portrait d’une comédienne audacieuse qui a su faire un atout de la passion qui l’anime et qu’elle suscite. Documentaire de Charles-Antoine de Rouvre, lundi 25 juillet, à 22h25, sur Arte. En 29 ans de carrière et à seulement 48 ans, l’actrice espagnole possède un palmarès édifiant : 72 films, 25,8 millions d’entrées, 25 nominations et 9 récompenses (Cannes, Oscar. César, Mostra, Goya, Bafta, Independent Spirit Awards, Hollywood Film Festival, Prix du cinéma européen).

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