Anti-inflammatoires injectables, anticoagulants, anti-infectieux, anticancéreux et même boules de coton font défaut. Comme de nombreuses autres en France, la pharmacie de l’hôpital de Rennes est en permanence sur le fil. Ces deux dernières décennies, les pénuries de médicaments et de produits sanitaires ont été multipliées par vingt en Europe. Tous les laboratoires ou presque étant concernés, les praticiens et les établissements de santé sont contraints de jongler avec les contingentements pour pallier les insuffisances. Certains doivent même se résoudre à prioriser les patients dans l’accès aux traitements, selon des barèmes établis par les labos. Aux Pays-Bas, des pharmacies hospitalières se sont résignées à fabriquer elles-mêmes les molécules dont elles manquent cruellement, tandis que l’arrêt de la distribution de stylos injecteurs d’adrénaline en Espagne, pourtant fabriqués sur le territoire, a obligé les autorités de santé ibériques à ruser pour en importer... Lobbying et délocalisations Mises en lumière dernièrement par la pandémie de Covid-19, au début de laquelle l’absence de masques, de sur-blouses jetables ou de paracétamol s’est avérée criante, les pénuries de produits pharmaceutiques et sanitaires ont des causes multiples. Au-delà de la recherche de profits des grands acteurs du secteur, qui privilégient les molécules innovantes et délaissent les anciennes, moins lucratives, l’enquête de Xavier Deleu (Cannabis : quand le deal est légal, Plus vite, plus haut, plus dopés) et de la journaliste indépendante Rozenn Le Saint pointe le lobbying mené par les labos auprès des gouvernements et des autorités sanitaires pour conforter leurs marges, mais aussi les délocalisations de leurs usines dans des pays à bas coût de production, comme la Chine et l’Inde, où les exigences environnementales sont moindres. Menée sur les continents européen, asiatique et sud-américain, et solidement documentée, cette plongée dans les arcanes de l’économie du médicament recueille la parole, poignante, de patients et de leurs proches, mais aussi de médecins et de spécialistes de la santé, qui ouvrent des pistes pour remédier à ces logiques dommageables pour la vie de millions de malades. Mercredi 27 avril, à 20h55, sur Arte. COULISSES 10 Médicaments Fruit d’une enquête menée sur trois continents, une plongée édifiante dans les arcanes complexes de l’économie du médicament, mise à mal par la course aux profits des laboratoires. LES PROFITS DE LA PÉNURIE « Guérir et éliminer toutes les maladies d’ici la fin du siècle » : c’est l’ambition du patron de Facebook Mark Zuckerberg et de sa femme, la pédiatre Priscilla Chan, à travers leur fondation, la Chan Zuckerberg Initiative. Depuis plusieurs années, les géants du Web investissent massivement l’univers de la médecine. Tandis que Google développe une intelligence artificielle capable de rivaliser avec les meilleurs praticiens, Apple permet à chacun de contrôler son état de santé grâce aux objets connectés, quand Amazon s’empare des marchés de la télémédecine et des mutuelles via Amazon Care, son service d’assistance. Ces mastodontes de la tech, auxquels se joignent de nombreuses start-up, misent sur l’exploitation des données de santé, le “nouvel or noir”, pour améliorer les soins, diminuer les coûts et prévenir les maladies. Mais peut-on leur confier ces informations les yeux fermés ? Entre progrès médical et course aux profits, comment appréhender ce nouveau modèle ? En quoi va-t-il changer le rôle des médecins ? Mercredi 27 avril, à 22h25, sur Arte. VOTRE SANTÉ, UN TRÉSOR TRÈS CONVOITÉ
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