d’un Rasta Rockett tongien L’HISTOIRE FOLLE Le royaume des Tonga est en quête d’un athlète capable de représenter le pays aux prochains Jeux olympiques d’hiver dans la discipline de la luge. L’exploit sportif va se doubler d’un coup de génie marketing… Une histoire vraie à découvrir ce lundi 11 avril à 19h55 sur Caledonia. À l’origine du documentaire de Susann Wentzlaff et Jörg Junge, sorti en 2015, on trouve un royaume qui rêve en grand. Le Royaume des Tonga nourrit depuis longtemps le désir de participer aux Jeux olympiques d’hiver. Motivé par l’histoire légendaire de l’équipe jamaïcaine de bob sleigh des années 1980, l’idée d’essayer la luge est née. Pas si simple quand on pense que le Tongien moyen ne connaît que la glace en cubes ou en crème glacée. Son Altesse Royale la princesse Salote Pilolevu Tuita des Tonga décide d’aller chercher de l’aide auprès de la nation numéro un en luge : l’Allemagne. Elle approche makai Europe, une agence événementielle allemande, et lui demande de tout organiser et de trouver un athlète tongan adapté à la mission. Après des essais à Tonga qui ont duré plusieurs jours, l’étudiant de 21 ans Fuahea Semi de l’île d’Eua est sélectionné. Personne n’aurait pu le prévoir, mais c’était un choix inspiré, un vrai talent naturel. Mais sans aucun soutien financier de partenaires étrangers, ce ne serait probablement qu’un court voyage. Mathias Lhle de l’agence makai Europe propose alors une stratégie marketing folle : changer le nom du candidat retenu en celui d’une entreprise sponsor. L’un de ses premiers choix et l’un de ses plus grands espoirs est alors la société allemande de sous-vêtements «bruno banani». Ils sont réputés pour leur marketing intelligent, leurs relations publiques, leur parrainage et leur ouverture aux nouvelles idées. La stratégie est mise en place dans le plus grand secret, parce que le CIO ne serait pas enthousiasmé par le coup marketing de Mathias. La famille royale des Tonga accepte également. Après l’approbation de Fuahea Semi et de sa famille, ils organisent le changement de ses documents, y compris l’acte de naissance et le passeport, à son nouveau nom : Bruno Banani. Après avoir été moqué par l’establishment de la luge et considéré comme fou, Bruno a rapidement convaincu ceux qui le critiquaient jusqu’ici. Après seulement cinq mois d’entraînement intensif, loin de chez lui, Bruno Banani a une chance réaliste de participer aux Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver. Aucun lugeur n’a jamais réussi à accomplir autant en si peu de temps. Tout le monde est très impressionné. Après sa première course internationale, la société allemande de sous-vêtements « bruno banani » se montre très intéressée par son histoire et la proposition de parrainer l’homonyme. L’histoire s’enclenche… Le rêve est cependant de courte durée, après une chute dramatique lors de la dernière manche de qualification à Königssee. Heureusement, ce n’est pas la fin de l’histoire ! Après s’être fait un nom dans le sport et les médias, Bruno Banani mérite une seconde chance. Georg Hackl (idole de luge) et Norbert Loch (entraîneur national allemand de luge) ont été tellement impressionnés qu’ils proposent de prendre le charmant Tongien sous l’aile de l’équipe allemande pour les prochaines saisons. Après seulement deux années supplémentaires, Bruno se qualifie pour les championnats du monde et peut concourir parmi les 35 meilleurs lugeurs du monde. Mais, lorsque la nouvelle du changement de nom éclate, les médias du monde entier sautent sur l’histoire. Le président du CIO, le Dr Thomas Bach (à l’époque vice-président) qualifie le changement de nom de « pervers ». Mais légalement, il ne peut rien faire contre cet impact publicitaire indésirable et gratuit pendant les Jeux olympiques. La popularité de Bruno n’a pas nui. Encouragé par une foule de fans, il récolte à chaque course des points pour la qualification olympique… Le reste appartient à l’histoire… et est brillamment retracé dans le documentaire Being Bruno Banani que propose Caledonia, en partenariat avec l’association Anûû-rû Âboro, ce lundi à 19h55. COULISSES 8
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