Coco TV 1355

COULISSES 8 Culbute Mêlant éclairages d’experts, nombreux extraits et animations humoristiques, cette série documentaire invite à une déconstruction positive des stéréotypes qui imprègnent les œuvres culturelles et influent sur nos rapports intimes. NOS SEXUALITÉS SOUS INFLUENCE Comment, sans que l’on s’en aperçoive, les images et récits produits par le cinéma, les séries, les jeux vidéo ou la pornographie influencent-ils nos désirs, mais aussi la manière dont on les exprime et les (assou) vit ? « Nous grandissons et nous construisons avec ces fictions. Mais nous sommes tellement imprégnés de ces images que nous ne voyons plus les normes qu’elles charrient. C’est comme un éléphant invisible au milieu de la pièce », explique Léo Favier (Dopamine), réalisateur et coauteur, avec l’illustratrice Édith Carron, de Culbute – Nos sexualités sous influence. Dans cette série documentaire, les deux trentenaires plongent dans l’océan de la culture populaire, qui « reflète toujours une époque et son idéologie », pour décoder une centaine de brefs extraits particulièrement révélateurs. La princesse Leia qui repousse fermement Han Solo avant de s’abandonner à ses baisers, le porté tout en puissance de Dirty Dancing, le pagne sexy de Sheva dans le jeu Resident Evil 5, les méchants stéréotypés queer de Disney (Scar dans Le roi lion ou Ursula dans La petite sirène)... : dix-huit experts aux tons et profils variés, issus des champs académique (la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, le sociologue Éric Fassin...) et médiatico-culturel (les journalistes et auteures Iris Brey et Rokhaya Diallo, l’illustratrice Jüne Plã, créatrice du compte Instagram Jouissance club, le réalisateur transgenre Océan, la metteuse en scène et performeuse Rébecca Chaillon...), décryptent ces séquences parfois hautement problématiques, pour mettre au jour les rapports de domination qu’elles recèlent. Représentations alternatives « Le consentement, l’orgasme, l’érotisation du viol, la virilité ou l’exotisation des corps racisés étant des sujets parfois complexes à aborder », rappelle Léo Favier, les auteurs ont misé sur les illustrations pleines de couleurs et d’humour d’Édith Carron pour imprimer une touche ludique à la série. « C’était très important pour nous d’apporter une légèreté, une distance à travers ces animations attrayantes et rigolotes », confirme cette dernière. Avec des extraits de séries telles que Sex Education, Sense8 ou I May Destroy You, les sept épisodes de neuf minutes se terminent par ailleurs sur des exemples d’œuvres contemporaines qui proposent une alternative au regard souvent masculin, blanc et hétéronormé auquel nous sommes accoutumés. « Par un effet boomerang, les avancées sont aussi accompagnées de reculades », nuance Édith Carron. « Mais il y a une vraie réflexion sur le sujet et les lignes bougent. » À la fois rigoureuse, pétillante et engagée, la série invite au questionnement et à une déconstruction des stéréotypes, pour aller vers plus d’émancipation, d’inclusion et... de plaisir ! À partir du 15 février, sur Artetv. QUI SONT-ILS ? Léo Favier est né en 1985. Il a étudié aux Arts décoratifs de Strasbourg et à l’école des Beaux-Arts de Berlin. Il a réalisé plusieurs court-métrages entre fiction et documentaires, multi-primés en festival et diffusés sur Canal+, Arte ou France Télévision. Edith Carron est une illustratrice française qui vit à Berlin. Son style incisif, coloré et très graphique rend son travail unique et original. Nombreux sont ceux qui ont fait appel à elle : The New York Times, The New Yorker, le Zeit Magazin, Arte …

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