COULISSES 8 DOCUMENTAIRES Arte nous propose deux documentaires passionnants sur les dernières méthodes d’enquête de la police scientifique et sur le « procès du siècle » opposant la couronne britannique à Penguin Books qui a édité L’Amant de Lady Chatterley de D. H. Lawrence. Enquêtes et procès Pour l’Écossaise Lorna Dawson, chercheuse au James Hutton Institute, les sols, notamment forestiers, peuvent livrer, à partir d’une empreinte digitale, de précieux indices sur la localisation d’un crime. Les échantillons de sang ont aussi la capacité de révéler d’importantes informations. Philippe Esperança, expert criminalistique en France, s’emploie ainsi à mettre au jour des traces a priori invisibles. À l’Institut de médecine légale de Francfort, l’entomologiste Jens Amendt travaille, lui, avec des mouches et leurs larves, lesquelles, prélevées sur une dépouille, peuvent indiquer avec précision l’heure d’un décès. Relativement récente en Europe, l’analyse du pollen permet d’identifier ceux qui se trouvaient à proximité d’un cadavre, de connaître les lieux fréquentés par le défunt avant sa mort ou encore la saison à laquelle il est décédé. La longue durée de vie du pollen assure la conservation de traces vieilles de plusieurs milliers d’années. À Vienne, à partir de ses recherches, Martina Weber contribue ainsi à élucider des crimes et à étudier des événements historiques, à Pompéi notamment. Dernières prouesses Utilisée à partir des années 1980, l’analyse ADN constitue probablement la plus importante révolution dans l’histoire de la criminologie. Nouvelle alliée incontournable des enquêtes judiciaires, elle a entraîné la création d’une véritable police scientifique et la mise au point de nouvelles méthodes criminalistiques. Avec l’éclairage de chercheurs, ce documentaire offre un panorama des dernières prouesses et promesses de la science pour percer les énigmes les plus tenaces. Dimanche 30 janvier, à 22h25. LE PROCÈS DE LADY CHATTERLEY En 1960 s’ouvre à Londres le “procès du siècle” opposant la couronne britannique à Penguin Books. En vertu d’une nouvelle loi autorisant la parution d’une œuvre “obscène” si un tribunal lui reconnaît des qualités littéraires, l’éditeur a publié le roman de D. H. Lawrence, L’amant de Lady Chatterley, interdit depuis sa sortie à compte d’auteur en 1928. La procédure débouchera sur un “non coupable” unanime et le public se ruera sur le livre. En racontant les amours d’une aristocrate et du garde-chasse de son époux, revenu, lui, impuissant de la Grande Guerre, D. H. Lawrence repousse les limites de ce qui peut s’écrire dans une Angleterre corsetée. Il décrit l’émancipation d’une femme à travers la conquête du plaisir. Mais s’il dépeint le sexe sans fausse pudeur, il en montre aussi la dimension rédemptrice, et les ébats des amants se doublent d’une douce communion avec les bois alentour. Se replongeant dans les minutes du procès, dont les interventions “pour” et “contre” sont jouées par des comédiens, ce documentaire nourri d’archives et d’interviews souligne l’épaisseur et la modernité du roman, occultées par une réputation sulfureuse. Jeudi 3 février, à 22h50.
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