COULISSES 10 L’AFFAIRE DRANCOURT Le combat éprouvant d’une mère pour récupérer sa fille enlevée par son père, un Sud-Coréen qui s’est enfui dans son pays. Jamais sans ma fille Au Quai d’Orsay, le service dédié à ces cas d’enlèvements parentaux internationaux traite en moyenne chaque année 450 affaires réparties dans une centaine de pays dans le monde, dans le cadre de la protection consulaire apportée aux ressortissants français à l’étranger. « Chaque cas traité est unique en fonction du pays, de la culture, du système judiciaire, de la personnalité des parents et du type de conflit, etc. », explique le Quai d’Orsay. Un jour, Nina, la fille d’Agathe Drancourt, disparait. Elle a 4 ans. Pendant un an et demi, sa mère n’aura aucune nouvelle. Nina a été enlevée par son père, un Sud-Coréen qui s’est enfui dans son pays. Le couple était divorcé depuis plusieurs années mais le père de Nina n’a pas supporté qu’Agathe refasse sa vie : il décide de se venger en enlevant sa fille. Lorsqu’elle découvre la vérité, Agathe reste prostrée durant plusieurs semaines. Ses proches craignent qu’elle sombre dans une profonde dépression voire plus. « J'étais effondrée, j'étais sûre qu'il l'avait enlevée, qu'il ne la ramènerait pas », confiait-elle au journal Le Parisien en 2015. Durant plus d’un an, Agathe n’aura aucune nouvelle : « Ne pas savoir si elle allait bien, c’était inhumain ». Mais cette maman courageuse décide d’affronter la réalité et de partir au combat. Minutieusement, elle va gagner toutes ses batailles judiciaires, en France comme en Corée. Ce qui n’était pas gagné : « là-bas, le père a tous les droits en cas de divorce, et l’enlèvement parental n’est pas reconnu comme un crime », expliquait-elle à nos confrères. Au bout du compte, Agathe va revoir sa fille, faire condamner son ex-mari et obtenir le retour en France de Nina. Cinq ans plus tard. L’affaire Agathe Drancourt a fait la une de la presse en Corée. Elle est en train de faire changer les lois d’un pays qui ne reconnaissait pas jusque-là la Convention de La Haye sur les droits de l’enfant et où les enlèvements parentaux sont hélas nombreux. Minju Song, réalisatrice francocoréenne, a filmé le combat d’Agathe depuis le commencement. Ensemble, elles sont allées plusieurs fois en Corée pour y chercher la trace de Nina. Elles ont partagé les déceptions et les joies jusqu’aux retrouvailles finales. Aujourd’hui, Nina se reconstruit. Elle est scolarisée et apprend le français, sa langue maternelle, qu’elle avait oubliée. Pour cette enfant, c’est presque un processus de « déradicalisation ». Mais grâce à la force de sa mère, elle peut désormais se tourner vers l’avenir. Jeudi 3 février, à 22h55, sur Teva. UN CAS LOIN D’ÊTRE ISOLÉ
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