Coco TV 1335

COULISSES 6 NI 28 Il est l’un des derniers survivants de l’épidémie qui a dépeuplé Nouméa et transformé les hommes en de violents infectés. Alors que tous les autres rescapés s’organisent pour fuir le pays et trouver sécurité ailleurs, lui fait chemin inverse avec, en sa possession, un objet pour essayer de changer le cours des choses. Comment s’est passé le tournage ? Le challenge de Ni 28 - Strate I était de tourner quelque chose d’ambitieux sans aucun budget. Je voulais fabriquer ce film à l’instinct, sans prétention et m’en faire une carte de visite. Ce mot d’ordre s’est étendu au matériel et à la composition de l’équipe : je n’ai travaillé qu’avec deux cartes mémoires et une seule batterie pour la caméra, et je me suis entouré d’amis pour la plupart non-professionnels. Autant dire que ce n’était pas de tout repos ! Mais de telles contraintes nous ont permis d’être créatifs et d’aller à l’essentiel, la passion nous guidant à chaque étape. Un vrai tournage pirate ! Une anecdote fun, votre pire souvenir, votre meilleur souvenir ? Le film se passe dans une Nouvelle-Calédonie désertée, avec certaines scènes en ville. Sans budget, il nous a donc fallu faire certaines choses loin des règles de l’art… La séquence où nous avons dû créer un bouchon de circulation sur la SAV express pour obtenir une portion de route « vide » deux kilomètres plus loin reste tout de même une des anecdotes les plus folles du tournage. Les bons souvenirs sont nombreux malgré les galères de fabrication et les deux mois que cela a pris pour être tourné… Deux souvenirs incroyables : la complicité avec mon comédien Florent Miko Bouygues, et la construction du décor de la cuve de l’éolienne faite entièrement à partir de matériaux de récupération. Une prouesse ! Sans oublier les 5 récompenses dans des festivals internationaux, qui nous ont permis de croire que tout était possible même étant en Nouvelle-Calédonie ! Nous avons vu vos incroyables capacités à prédire l’avenir. Qu’avez-vous prédit d’autre? Il est vrai qu’il est question d’un virus dans l’histoire, le parallèle avec la situation sanitaire que nous traversons actuellement est très intéressant. Là où c’est plutôt dingue, c’est qu’une date est citée dans le film, et coïncide parfaitement avec les débuts du Coronavirus alors que notre film a été tourné en 2011, il y a donc dix ans. Coïncidence ou contamination mondiale volontaire à but promotionnel pour mon film ? Je vous laisse seuls juges… Qu’aurais-je prédit d’autre ? J’ai récemment réalisé The Rob Mission , qui met en scène deux spationautes calédoniens en 2038 dans la Station Spatiale Internationale. On verra à ce moment-là si je suis réellement visionnaire ! Avez-vous déjà une date pour les deux prochains films de la trilogie ? Contrairement à Strate I , je souhaite que les deux autres films de la trilogie soient tournés dans les meilleures conditions possibles et avec les moyens de leurs ambitions. Les techniciens locaux et moi-même sommes désormais professionnels et nous n’avons plus à rougir de notre travail. Nos productions méritent maintenant un budget conséquent pour voir le jour. Je suis depuis plusieurs années en recherche de financement pour ces deux projets de longs- métrages, mais les temps sont durs pour l’audiovisuel et la culture en général. Je continue donc de peaufiner les scénarios, de prendre de l’expérience sur d’autres projets, en espérant pouvoir bientôt lancer Strate II et III . Déjà bientôt dix ans que le premier est sorti et que les Calédoniens attendent la suite… Jeudi 30 septembre, sur Canal+ et MyCanal. Interview de : Terence Chevrin , réalisateur

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