Coco TV 1311

LE CHANT DU LOUP L’Oreille d’Or Un jeune homme a le don rare de reconnaître chaque son qu’il entend. À bord d’un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l’Oreille d’Or. Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur qui met l’équipage en danger de mort. Il veut retrouver la confiance de ses camarades mais sa quête les entraîne dans une situation encore plus dramatique. « Le Chant du loup est une totale réussite dans son domaine, celui du cinéma d’action mental, épuré et humain. » Première Pour votre premier film, vous avez mis la barre très haut : un huis-clos et la représentation visuelle du son. Un double défi? Antonin Baudry (réalisateur) : Avoir une représentation visuelle des choses qu’on entend me semble en effet assez envoûtant. On a donc essayé de recréer des écrans à la fois beaux et réalistes. Et qui jouent narrativement et poétiquement. Ce qui fait partie de la problématique du film : le rapport entre les machines et les êtres humains. Le chant du loup, est-ce un qualificatif des sous-mariniers ou votre invention? Antonin : J’ai entendu ça un jour à bord et ça m’a plu. Le chant du loup, c’est comme une sirène, comme un appel. Quelque chose de dangereux. C’est le nom donné aux sonars ennemis en approche, car ça reflète justement cette notion de danger. Comment avez-vous appréhendé cet univers sous-marin? Antonin : Avant d’écrire le scénario, j’ai passé une dizaine de jours sous l’eau. La deuxième phase, c’était avec les comédiens. Reda Kateb (acteur) : Antonin tenait en effet à ce que nous soyons tous immergés dans un vrai sous-marin. Moi, j’ai eu la chance de plonger dans un SMLE, un sous- marin lanceur d’engins qui porte les missiles nucléaires. Il est plus long qu’un sous-marin nucléaire d’attaque, plus petit et plus actif. Ce que j’ai beaucoup ressenti, c’est le passage de confiance des sous-mariniers à nous. Car leur métier est peu raconté et leurs familles ne savent pas comment ils vivent quand ils sont en mission. Pour eux, il était donc important que notre film puisse représenter ça. Comment travaille-t-on un personnage qui écoute? François Civil (acteur) : Le son étant central dans le film, j’ai donc rencontré des « oreilles d’or ». Ils ont un carnet secret où ils notent ce qu’ils entendent. À leur contact, j’ai réalisé qu’une « oreille d’or » a, certes, une hypersensibilité auditive lui permettant d’écouter les fonds marins, mais ce don l’isole aussi. Ça le marginalise et le fragilise. C’était donc toute la complexité, mais aussi le côté passionnant du rôle. Propos recueillis par Fiona Franchi pour ici-c-nancy.fr Vendredi 16 avril, à 21h05, sur M6. COULISSES 4

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