Coco TV 1309

Les femmes homosexuelles s’expriment peu dans une société calédonienne qui continue de les ignorer. Pour la première fois, un épisode du magazine Itinéraires, « J’aime qui je veux », réalisé par Christine Della-Maggiora et Cristèle Deplanque leur est consacré. Diffusé sur NC La 1ère, ce film inédit donne la parole à celles que l’on n’entend jamais. Pourquoi avez-vous accepté de participer à ce documentaire ? J’ai accepté de participer à ce film par conviction : c’est un acte engagé ! Aujourd’hui la femme en Nouvelle- Calédonie a encore du mal à pouvoir vivre sa vie pleinement et en accord avec elle-même. Et concernant les femmes lesbiennes, le chemin est encore plus long. D’ailleurs, dans ce film certaines femmes doivent témoigner à visage caché, cela montre bien la distance qu’il reste à parcourir pour que les femmes aient le droit de vivre leur vie comme elles l’entendent et d’aimer qui elles veulent. Comment a évolué la place des femmes homosexuelles dans la société calédonienne ? Quand j’étais jeune, la société faisait comme si cela n’existait pas en Nouvelle- Calédonie. On a eu le Pacs, même s’il est arrivé très tardivement, puis le mariage pour tous… On peut dire que ça a évolué mais pas pour tout le monde. Encore aujourd’hui des femmes vivent cachées, n’osent pas parler à leur famille ou pire, se suicident ! Vous avez été la première lesbienne à avoir adopté un enfant. Aujourd’hui, est-ce que c’est plus facile ? Je ne crois pas. On reste encore sur un schéma hétéro normé qui ne prend pas en compte la réalité de la diversité. Dans ce film on ramène les gens à la base : l’amour. Toute femme a le droit d’élever un enfant quelle que soit sa sexualité et quels que soient les genres de la cellule familiale. Vous avez trois filles, comment vivent-elles l’homoparentalité ? C’est naturel pour elles, même si ça a été un peu plus délicat au moment de l’adolescence à cause du regard des autres. Mes filles ont toutes été volontaires pour participer au tournage car ce film parle à toutes les générations de femmes. Et le droit d’aimer librement qui on veut sans être assujettie à un diktat est une question fondamentale pour le droit des femmes en général. Mardi 21 mars, à 20h, sur NC La 1 ère . UN SUJET TABOU... Preuve que l’homosexualité féminine est tabou, aucun documentaire calédonien n’avait auparavant été consacré à ce sujet. « On parle peu de l’homosexualité en Nouvelle-Calédonie et encore moins de l’homosexualité féminine… Comme si cela n’existait pas. Les femmes ont le droit de disposer de leur corps comme elles l’entendent », martèle l’une des réalisatrices du documentaire, Christine Della-Maggiora. Réalisation : Christine Della-Maggiora et Cristèle Deplanque. COULISSES 6 INTERVIEW : ANNIE-CLAIRE DELRIEU « Nous sommes toujours aussi peu visibles » ET INÉDIT

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