Coco TV 1303

TÉLÉ INTERVIEW BérengèreKrief Arnaud Ducret Aujourd'hui, vu les prix, tu peux encore te retrouver en colocation à 37 ans à Paris. ” “ La colocation intergénérationnelle séduit non seule- ment les locataires mais inspire aussi les cinéastes comme François Desagnat, réalisateur d’ Adopte un veuf , à voir vendredi, à 21 h 05 sur France 3. Le met- teur en scène et deux de ses comédiens, Bérengère Krief et Arnaud Ducret, nous en disent plus. Connaissiez-vous la colocation intergénération- nelle avant ce film ? François Desagnat : Non pas du tout. C'est en fait le producteur Jérôme Corcos qui a remarqué la forte demande de colocation à Paris et a eu le premier l'idée d'un film sur le sujet. Pour ma part, c'est sur- tout la relation de filiation qui se noue entre Hubert (joué par André Dussollier) et Manuela (Bérengère Krief ) qui m'a intéressé dans le scénario. La coloca- tion est plus un prétexte pour la raconter. Bérengère Krief : J'avais déjà vécu en colocation avec une amie à une période où nous nous étions toutes les deux faites larguer ! Ça a été une bonne expé- rience, bien que plutôt courte. Arnaud Ducret : Moi, j'ai vécu en colocation avec deux collègues du Cours Florent pendant trois ans à Paris. Au départ, on vivait dans un 30 m 2 puis on a eu un 80 m 2 près des Champs-Élysées. À l'époque, c'était une nécessité pour pouvoir payer mon loyer. Et puis, quand on est jeunes, c'est sympa de ne pas vivre seul ! Mais aujourd'hui, vu les prix, tu peux encore te retrouver en colocation à 37 ans à Paris, comme Paul-Gérard, dit PG, mon personnage dans le film, un avocat qui, viré de chez lui par sa femme, n'a pas les moyens de se reloger autrement. Avez-vous fait des recherches sur la colocation pour rendre votre film plus réaliste ? F.D. : Je me suis nourri des expériences personnelles de mes comédiens. Je voulais distiller des anecdotes réelles tout au long du film pour lui donner un fond crédible. B.K. : Par exemple, à un moment, l'un des coloca- taires laisse traîner une casserole dans le frigo et ça fait toute une histoire. Ce passage vient de ma propre expérience ! A.D. : Moi, j'avais un coloc qui laissait tout le temps la porte ouverte lorsqu'il était aux toilettes, comme PG ! Qu'est-ce que cette colocation apporte à chacun dans le film ? B.K. : Cette expérience apporte un peu de maturité à Manuela et lui permet de se poser, grâce à Hubert qui remplace la figure paternelle dont elle manquait. A.D. : PG arrive dans cet appartement très dépressif et perdu sans sa femme. Cette colocation va lui per- mettre de se libérer, de s'émanciper et de s'affirmer. Propos recueillis par Julie Polizzi Dans Adopte un veuf, Julia Piaton, Bérengère Krief André Dussollier et Arnaud Ducret expérimentent une colocation improbable. SERVICE En pratique, la colocation intergénérationnelle inté- resse avant tout les étu- diants qui ont peu de moyens et sont prêts à rendre quelques services (courses, ménage, cui- sine) à une personne âgée en contrepartie d'un hébergement à moindre coût. TÉLÉVISION Le thème de la colocation intergénérationnelle avait déjà été évoqué dans un téléfilm, À deux, c'est plus facile d'Émilie Deleuze, sorti en 2009. Cette fiction réunissait alors Michel Galabru et Luce Radot sous le même toit. 2009 ©SND © TF1 Films Prod 10

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