AMB novembre 2022

65 NAUTISME Comic boat COTRE « POPEYE » Tant qu’il en restera un Cette partie de l’histoire calédonienne reste largement méconnue. Elle en constitue pourtant l’un des pans les plus importants, car les bateaux populaires dont il est question ici ont permis de ravitailler la population en produits de la pêche pendant plus d’un demi-siècle ! Nous parlons ici des cotres à vivier, en bois et à voile aurique, qui se comptaient par dizaines sur le territoire. À une époque où les solutions de conservation modernes étaient absentes sur les petites unités de pêche, la méthode employée pour ramener des produits frais au port consistait en un vivier disposé dans le fond de la coque. Ce bac, parfaitement étanche à l’extérieur, était percé de trous dans les bordées, qui permettaient à l’eau de mer de s’engouffrer et de maintenir les poissons en vie. La genèse d’un fier gaillard Si on ignore quand fut construit le premier de ces cotres, on connait leur évolution. Le dernier exemplaire flottant est au mouillage dans une baie de Nouméa. Il peut être à l’origine du renouveau de l’intérêt du public si cet article vous en convainc. Élaborés sur le modèle des langoustiers bretons, les plans auraient été importés de France au début du XXe siècle. La technique de construction s’apparente à celle des « coutas » australiens de la région de Melbourne auxquels ils auraient emprunté le long bout-dehors arqué vers le bas, le tableau arrière, et les bordages à clins que l’on retrouve sur les cotres de Belep, issus du chantier de Sam Miller, un charpentier australien installé sur l’île Art à partir de 1866. Albert Babin et Lucien Komornicki, marié avec la nièce d’Albert, avaient déjà réalisé ensemble un premier bateau, le Chevalier des mers, une vedette légère de 4,60 m. Sans doute influencés par Elie Lechanteur - lui-même marié avec la cousine d’Albert - qui avait terminé deux ans auparavant la construction d’un autre cotre, l’Euréka, ils commencent la fabrication du Popeye en 1959 dans le jardin de la famille Babin au Receiving. Popeye vit encore ! Fêtes du Centenaire de la Nouvelle-Calédonie en 1953, îles Belep Photo : Musée mar i t ime de Nouvel le-Calédonie

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