Auto - Moto - Bato | Mai 2022

PORTRAIT Gentleman driver Ayant rejoint Rouen peu de temps après le début des évènements qui conduiront à la guerre d’Algérie, le jeune Georges Callejon s’éveille à la sensibilité cartésienne de la mécanique en assistant aux courses du mythique circuit des Essarts, aujourd’hui disparu. Sa vocation est née : il sera motoriste. Il débarque sur le Caillou à l’occasion de son service militaire en 1964, et il y revient un an plus tard avec une formation d’ajusteur en poche. Il est embauché comme mécanicien par la Scet qui commercialise à l’époque toutes sortes de machines de chantier, des pompes à béton, des toupies, des camions Berliet, mais également des véhicules des marques Lancia et Daihatsu. Après avoir restauré une Renault 4 CV en Métropole, il acquiert sa première voiture calédonienne, une Simca Aronde. L’époque des courses Il fait la connaissance de Christian Cacelli, le fils du chef d’atelier de la Scet, avec lequel il participe à plusieurs safaris calédoniens. À la première édition de 1967, ils courent tous deux sur une Simca 1501 break et terminent à la très honorable 9e place sur les 70 inscrits. Ils s’engagent à nouveau en 1968 sur une Fiat 124 et décrochent la 7e position à l’arrivée. La même année, ils partent en Australie avec un contingent d’autres pilotes calédoniens pour disputer le Rallye Total à Bathurst. En 1969, le directeur de la Scet leur propose un superbe coupé Lancia Flavia de couleur orange, avec lequel ils réalisent le deuxième meilleur temps de l’épreuve de la course de côte du safari et se classent 12es au général. Quotidiennement, Georges roule avec une Fiat 124 Coupé. Il cesse la compétition en 1970 lorsqu’il rentre en France pour accompagner sa première épouse dans ses études. Il s’embarque au Havre la même année sur un navire en partance pour les Bahamas, à la recherche du galion La Concepcion, mais l’aventure prend fin en Espagne avant la grande traversée. De retour à Rouen, il équipe une Mini 1250 et effectue deux grands voyages à son bord, l’un à Athènes et l’autre au Maroc. Une Alfa Romeo Giulietta lui succède. Il revient sur le territoire en 1974. Il travaille alors à la Crimec sur l’entretien des véhicules de la SLN, puis s’installe à son compte comme mécanicien marine. En 1982, l’Orstom lui confie l’entretien du trawler Dawa destiné aux expéditions scientifiques dans le lagon, et il en profite pour passer son brevet d’officier mécanicien. Georges accomplit toutes les missions du navire pendant 20 ans. Durant cette période, il possède successivement une Triumph Spitfire, achetée pour 10 000F et deux verres de whisky à un marin pressé de quitter l’île, une Mercedes 250 CE, une Renault 5 et une Triumph TR7. En 1995, il monte un petit atelier de réparation de motos Royal Enfield, puis de Harley-Davidson. Un peu plus tard, la concession officielle ayant périclité à la suite de sa vente par Gilles Chagneau, les représentants australiens lui proposent de reprendre le flambeau. Et c’est en accueillant dans son show-room de 80 m2 un acheteur de Harley soucieux de se séparer de son auto, que sa route croise en 2002 celle de la Panther Kallista, qu’il détient encore de nos jours. Un éclectisme assumé Cet exemplaire mis en circulation en 1990 est l’un des tout derniers à être sorti des chaines de la Panther Car Company, fondée en 1972 par Robert Jankel, reprise par un investisseur coréen en 1980, puis finalement absorbée et liquidée Estoqué Georges Callejon Panther Kallista 52 Georges Callejon : élégance, bielles et vilebrequin

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=