La restauration de ce magnifique exemplaire vient de s’achever. Ce travail est d’abord l’œuvre de Kenny Metal Works, un des meilleurs carrossierstôliers-formeurs du territoire, qui n’a pas succombé aux mauvaises surprises que la mise à nu du véhicule a révélées : papier journal pour combler les trous, tissus en fibre de verre et résine époxy, mastic à la bétonnière, rien n’avait été épargné par les carrossiers précédents. Mais après plus de 1500 heures de travail, le résultat est éclatant ! Le châssis et les éléments démontables ont été sablés. Les planchers, tous les panneaux de coffre et de portes, même les parois intérieures, la boîte à gants, la casquette de tableau de bord, le bas de capot, les contours de pare-brise et les bas de caisse ont été refaits en tôle neuve emboutie à la main, à l’ancienne. Le compartiment moteur a également été l’objet d’un profond remaniement afin de rendre l’espace le plus épuré possible et mettre en valeur uniquement la partie mécanique. La climatisation, la ventilation, les durites et le maximum de câble du faisceau électrique sont désormais cachés derrière la cloison pare-feu et les joues d’ailes dont tous les trous ont été bouchés, aussi lisses qu’à l’extérieur. Enfin, le défi supplémentaire a été de respecter le vœu de Guillaume concernant la teinte finale, puisque celui-ci désirait expressément que la carrosserie soit peinte en noir brillant sans paillettes, ce qui nécessite une véritable perfection des surfaces, des jointures et des angles afin qu’aucun défaut ne soit exacerbé. Emmené par le graal de l’histoire des Pontiac GTO, le fameux V8 6,5 L 389 ci tri-power, l’exemplaire de Guillaume est actuellement en rodage. Car un tel écrin se doit de renfermer un moteur aussi étincelant qu’une super nova dans la nuit. Sa réfection totale a été confiée à Anthony du garage AutoMéca Calédonien, qui a d’abord déposé le châssis et les trains roulants puis complètement démonté le véhicule. Toute la partie mécanique et électrique a été traitée : rectification des culasses et des sièges de soupapes, étanchéité, vérification et polissage du vilebrequin, remplacement des coussinets et de la segmentation, déglaçage des cylindres, création du circuit électrique et de celui du freinage, peinture moteur-boîteaccessoires. Les pièces neuves sont nombreuses, telles les pompes à huile et à eau, tous les joints bien sûr, les cachesculbuteurs, maître-cylindre et servo-frein, faisceau, etc. Un an et demi a été nécessaire pour achever le chantier, entrecoupé par les épisodes de Covid et le déménagement de KMW. Si la qualité des prestations de Kenny et Anthony s’affiche avec fierté à la vue du résultat, il faut rendre un hommage appuyé à la ténacité et à la prodigalité courageuse de Guillaume qui n’a jamais renoncé à aller au bout de son projet malgré les multiples déconvenues que son vendeur lui avait cachées. Pour consacrer cette longue attente, la GTO a bénéficié d’un ponçage-polissage et d’une protection céramique. Avec sa teinte noire, l’effet miroir est saisissant. Le moindre relief du bitume s’y reflète, comme une fusion entre la route et la voiture, comme de juste : l’une est faite pour l’autre. 50 RESTAURATION Muscle car Il y a toujoursdes mauvaises surprises dans une restauration Le coeur du muscle, un V8 puissant et rutilant, complètement refait à neuf Edelbrock, trois syllabes qui célèbrent la performance à l’américaine Les caches-culbuteurs brilleront aussi longtemps que l’auto roulera
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