Auto - Moto - Bato | Mai 2022

RESTAURATION Muscle car Nous sommes au début des années 1960. Les enfants du baby-boom parviennent à l’âge adulte et ils ont soif d’émancipation. Leur désir de liberté, chèrement acquise par leurs parents sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, s’exprime dans une attitude naturellement rebelle, en rupture avec les codes de la société. Grisée par les débuts de la conquête spatiale, les westerns en cinémascope, la pilule contraceptive, les Wonderbra et la minijupe, la jeunesse se lance dans une course à l’autosatisfaction qui mêle la vitesse et la démesure. L’un des premiers symboles à subir les assauts de cette réappropriation est l’automobile. Depuis les années 1940, déjà, il est courant de croiser des « hot-rods » sur les routes américaines. Essentiellement basés sur les premiers modèles Ford, ils sont aisément reconnaissables à leur extrême dépouillement, châssis et toit rabaissés, moteur apparent, roues très larges. Ce sont les pionniers de la Kustom Kulture. Née par transgression Au début des années 1960, le style des voitures a bien changé depuis la glorieuse époque du rock’n’roll. Filiale de General Motors, Pontiac souscrit à la nouvelle philosophie de la maisonmère qui proscrit la participation de sa production à des courses automobiles. Mais le directeur général de la marque, Pete Estes et son ingénieur en chef John DeLorean (le monsieur qui reviendra du futur), appuyés par Jim Wangers le responsable du budget publicité, décident de poursuivre leur recherche de performances en cachant à la direction des expérimentations de redimensionnement de la motorisation qu’ils mènent sur la Pontiac Tempest. En 1964, celle-ci reçoit un V8 de 6,4 L, une suspension et des freins plus robustes, une transmission manuelle Hurst à trois ou à quatre rapports en option, et une automatique à trois rapports. La Tempest LeMans GTO première mouture se distingue du reste de sa lignée par ses phares doubles horizontaux. Son appellation GTO provient d’une idée de DeLorean qui emprunte à Ferrari les termes de « Gran Turismo Omologato » que l’italien a omis de déposer… Re-belle PontiacGTO Au début était le verbe. Puis vint lemuscle. 48 Une ligne inspirée de la bouteille de CocaCola, dessinée par Raymond Loewy

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