CULTURE Écolo rigolo En France, Gaston Reverchon vient de s’établir à son compte, après 12 ans passés comme tôlier-formeur chez Renault, puis chez Binder, carrossier de luxe sur les Champs-Elysées. Sur une suggestion du chauffeur de Marcel Boussac, magnat du textile, il se lance dans la production d’auto-tamponneuses. Un prototype est achevé en 1927 et le début des ventes en 1929 rencontre un succès immédiat. Le concept va s’améliorer durant les 80 années suivantes : la carrosserie est d’abord réalisée à la main avec de la tôle d’enjoliveurs, avant d’évoluer vers le polyester en 1960. Le châssis en bois est remplacé par de l’acier en 1953, des monnayeurs à jetons sont intégrés en 1962, et à partir de 1976 l’alimentation passe par le sol grâce à des brosses contact, tandis que le moteur est dispensé d’embrayage. Innovation majeure pour le déploiement des pavillons, le montage qui nécessitait auparavant 6 personnes s’effectue en 1978 grâce à un dispositif hydraulique. En Nouvelle-Calédonie, c’est Monsieur Berton qui est le premier importateur des auto-tamponneuses. Mais dans le milieu des années 1980, ses installations sont en très mauvais état. À cette époque, Bernard Sourget gère plusieurs manèges pour enfants situés à l’anse Vata puis à la baie des Citrons, avant que le domaine De Rouvray ne soit vendu. Alors qu’il vient d’acheter en 1988 les voitures et un ancien pavillon de la marque Reverchon à Madame Hoffman de Morlaix, et que l’ensemble est en cours d’acheminement vers Nouméa, il apprend qu’un concurrent - Monsieur Alma - est en train de s’installer. La période politique étant propice à une négociation, celui-ci consent à lui céder son commerce avant de rentrer en Métropole. C’est à l’aube des années 2000 qu’il fait l’acquisition de son troisième pavillon, un exemplaire hydraulique, sixième dans l’ordre de production, et qui fonctionne encore de nos jours, le « Victor », du nom de son propriétaire précédent. Depuis, Internet et les jeux vidéo se sont imposés. Les jeunesses se suivent mais ne se ressemblent finalement pas. La fréquentation a baissé inexorablement, les établissements Reverchon ont mis la clé sous la porte en 2008. Bernard Sourget et ses deux fils n’ont pas cessé leurs activités de forains, malgré la crise du Covid qui a fortement impacté leur participation aux foires de Thio ou de Koumac. Leurs 22 auto-tamponneuses, le pavillon « Victor » et leur flotte de trois semi-remorques, patientent à Dumbéa en attendant le retour du disco. Reverchon Atlanta et Space de la famille Sourget Traction pivotante à 360°, entrainement à sens unique Brosse contact entre le sol et le plafond via la perche Montage hydraulique de «Victor» à Voh Photo : LNC 59 Les manèges à la baie des Citrons en 1988 Photo : LNC Photo : Reverchon Internat ional Design Premier modèle Reverchon en 1927 Depuis plus de 40 ans, la famille Sourget fait tourner les auto-tamponneuses en Nouvelle-Calédonie
RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=