j’ai eu confirmation que je ne valais pas cher face aux professionnels ! Elle s’est classée 4e, et moi 28e sur 63 engagés. AMB : As-tu eu des accidents de course durant ta carrière ? G.B. : En 1972, Totor Neugi et moi faisions le safari sur la Peugeot 504 de la sœur de Ménard. Au col des Roussettes, j’ai pris un virage trop rapidement et on a terminé dans un poulailler, après un cheval de bois et deux tonneaux. Ce sont les Kanak de la tribu qui nous en ont sortis. A Bourail, le curé et les élèves du collège technique ont passé toute la nuit à redresser le toit pour nous permettre de repartir, sans pare-brise ! Je conduisais avec la tête par la portière… AMB : Pourquoi as-tu mis un terme à tes activités de pilotage ? G.B. : Mon dernier safari a été celui de 1976. La compétition nécessitait un budget de plus en plus important, ma vie de famille était largement amputée, et puis j’avais créé le Club de planche à voile dont je me suis occupé les dix années suivantes. AMB : Quelles sont les différences entre les rallyes d’autrefois et ceux d’aujourd’hui ? G.B. : On pilote moins à l’instinct. Le navigateur est ultra-renseigné, les vitesses sont beaucoup plus importantes, les autos sont suréquipées. L’organisation est aussi devenue beaucoup plus rigoureuse. Alors, on peut regretter l’amateurisme joyeux des débuts, mais finalement, le spectacle est plus remarquable de nos jours. AMB : Et si c’était à refaire ? G.B. : C’était une époque formidable pendant laquelle j’ai beaucoup appris. Il y a quelques années, pendant un déménagement, je suis retourné sur le chrome de fer des pistes du Sud avec un Renault Kangoo, et je me suis éclaté ! Je vieillis et je n’ai plus les mêmes reflexes, ni la même vivacité. Mais les sensations, je ne les oublierai jamais ! PILOTE Safari lover Werner Koch et Chuchu dans le prologue de son dernier safari en 1976 Safari 1972 Avec Thierry Chauve au Rallye des Cols 1975 Ronde cévenole 1976 Photo : col lect ion Gérald Boissery Photo : LNC Photo : LNC Photo : Archives terr i tor iales de Nouvel le-Calédonie 55 AMB : Comment est conservée la mémoire de ce patrimoine sportif ? G.B. : En octobre 2018, Jean-Claude Kerouredan et moi avons pris l’initiative de réunir tous les anciens des safaris et des rallyes. Ce fut un moment très émouvant, beaucoup ne s’étaient pas revus depuis longtemps. Nous venons tous d’horizons trés différents, mais des liens très forts nous unissent. Depuis, nous nous sommes structurés en association (VICASARA) et nous organisons des rencontres festives plusieurs fois dans l’année. Il y a aussi le groupe Safari Calédonien Reloaded qui publie chaque jour des photos d’archives inédites sur Facebook. Gérald « baron de la Chuche, Vilebrequin, Uncle » Boissery
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