PILOTE Safari lover S’il n’est pas le plus titré des anciens champions de sport automobile en Nouvelle Calédonie, celui qui est désormais président de l’Association des vieilles canailles des safaris et des rallyes est certainement le plus représentatif de l’esprit des pilotes calédoniens. Goguenard et sémillant, lutteur infatigable, fraternel et bienveillant, Gérald Boissery revient avec nous sur ses dix années de courses. AMB : Dans quelles circonstances as-tu effectué ton premier Safari calédonien ? G.B. : En 1967, à part le cinéma il n’y avait pas beaucoup de loisirs. Avec Dédé Bedas et d’autres, nous nous retrouvions souvent en bas du Ouen Toro pour faire des dérapages sur la piste en terre. Un jour, Leclerc et David, qui avaient un garage et qui étaient clients chez moi au Café de la Mairie, sont venus me trouver en me parlant du 1er Safari. Ils m’ont proposé d’y participer avec une voiture qu’ils voulaient bien me prêter, une Fiat 850. C’est comme ça que je me suis retrouvé inscrit avec mon beaufrère, Gilbert Vitse. C’était folklorique : les équipages étaient costumés, il y avait même le Dr Germain qui avait monté une mitrailleuse sur le toit de sa Cox ! J’avais fait les reconnaissances avec Bob Holden, le champion australien. Il a terminé second, et moi à la 12e place. A la remise des prix, il m’a donné sa coupe ! AMB : Comment s’est déroulée ta victoire en 1974 ? G.B. : On s’était engagés avec Werner Koch sur la Coccinelle de sa bellesœur. Avec notre petit moteur 1300, la résistance de la voiture et notre endurance, on s’est maintenus pas loin derrière Jean Ragnotti jusqu’au départ de la dernière division, tandis que tous les autres cassaient ou partaient au tas. Au petit jour à El Kantara, Jeannot et Weber avaient déjà esquinté le train avant de leur BMW 2002. Dans la spéciale de Nessadiou, une biellette de direction a lâché et ils ont fait une sortie de route. On est passés devant et on a gardé la position dans les dernières étapes du Sud. Nous n’étions pas les plus rapides, je n’étais pas le meilleur pilote, mais je faisais corps avec la voiture et je n’ai jamais senti la fatigue. AMB : Quels souvenirs gardes-tu de ta participation aux autres rallyes calédoniens d’époque ? G.B. : Beaucoup de rallyes se sont courus sur le territoire durant cette période. En 1975, Jean-Paul Leyraud, qui était président de l’Automobile Club, créa un championnat calédonien que j’ai remporté, à la suite de notre victoire au Safari 74. J’avais fini 1er à la seconde édition du Rallye du Nord en profitant d’une crevaison de Jean-Louis Leyraud, puis à la deuxième place au 8e Rallye des Cols, et 5e au Safari 75. AMB : T’es-tu engagé dans des compétitions internationales ? G.B. : Ces résultats ont conduit la FFSA à m’inviter à participer à la Ronde cévenole de 1976, que j’ai courue au volant de la Kadett GT/E personnelle de Greder, représentant de la marque en Métropole. C’était une boucle de 36 km à parcourir 8 fois. En me faisant déposer par Michèle Mouton et son Alpine A310, « CHUCHU » BOISSERY Petit moteur mais gros le cœur ! Je n’étais pas lemeilleur pilote, mais je faisais corps avec la voiture et je n’ai jamais senti la fatigue. 54 Georges Vitse et Chuchu au départ du 1er Safari 1967 Photo : Archives terr i tor iales de Nouvel le-Calédonie Sur les pistes du Safari 1974 Photo : col lect ion Gérald Boissery Photo : Archives terr i tor iales de Nouvel le-Calédonie Werner Koch et Chuchu à la remise des prix du Safari 1974
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