Auto Moto Bato Fev 2022

PORTRAIT Gentleman driver Jean-Marc Dufau a toujours mené son existence les mains rivées sur un volant, l’œil dans le rétro et le regard loin devant. Mécanicien auto de formation, il commence par suivre la trajectoire des petits coupés sportifs en vogue au milieu des années 1970. Il roule quotidiennement en Simca 1200S avant de faire l’acquisition d’une Alpine A110 avec laquelle il pratique la course de côte. Puis, il opte pour une Matra Djet 5 S qui se révéle plus performante dans l’exercice. Il cède ensuite la voiture à un collectionneur privé, sans s’imaginer qu’il en redeviendrait propriétaire 40 ans plus tard. De l’aventure au métier En 1977, après 18 mois passés dans un centre de mobilisation militaire à gérer le parc matériel et automobile, Jean-Marc effectue la traversée de l’Afrique du Nord en Méhari puis en 2 CV. C’est l’époque des transsahariennes sauvages, plus propices à l’aventure qu’à la fortune, à l’issue desquelles on faisait commerce de voitures avec l’Afrique noire. Il s’installe à Ouagadougou et reconduit l’opération plusieurs fois avec des Peugeot 504. Son expérience du terrain retient alors l’attention de compagnies pétrolières, qui l’embauchent pour superviser la maintenance de leurs véhicules au Gabon. À l’occasion d’un congé en Australie en 1981, Jean-Marc Dufau arrive finalement en Nouvelle-Calédonie, où il exerce pendant plus de 20 ans comme responsable du parc auto de l’OPT. Parallèlement à sa charge de président du club ULM de Nakutakoin et à ses activités de constructeur d’aéronefs, il devient un habitué des restaurations d’exception (Peugeot 203, Renault Caravelle, Citroën Traction, ID 19) et il fonde en 2003, avec Jean-Pierre Tillier, l’Association de sauvegarde du patrimoine automobile calédonien. C’est en 2010 qu’on lui rapporte l’information qui lui permet de redevenir acquéreur de « sa » Matra Djet, à la suite du décès de la personne à qui il l’avait vendue et qui ne s’en était ellemême jamais séparée. Importée, puis entièrement restaurée, il se décide pourtant à la revendre de nouveau en 2018. Un an plus tard, elle est malheureusement volée et n’est retrouvée qu’après une longue négociation… Une réplique ancienne Peu de temps après s’être consolé avec une magnifique Simca Ariane première main de 60 000 kilomètres, il succombe au charme de cette réplique, dont le kit évocateur de Ferrari 250 GTO sur base de Datsun 240z fut commercialisé entre 1983 et 1985 par la société californienne Alpha Design & Engineering, fondée par Joe Alphabet. Celle-ci est restée dans la même famille depuis son arrivée sur le territoire en 1987, et Jean-Marc n’a pas lésiné sur les travaux. Réfection intégrale du 6 cylindres en ligne et de la boîte de vitesses, joints de culasses, circuit électrique, tous les silent-blocs, freins à disques à l’avant et tambours ventilés à l’arrière, embrayage compétition, suspensions et échappement Racing, optiques de phares, peinture complète, elle est aujourd’hui plus neuve qu’elle ne l’a sans doute jamais été ! Ferrarisé Jean-Marc Dufau Ferrari 250GTOReplica Jean-Marc Dufau est un habitué des restaurations d’exception 48

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