Autu MOto Bateau #134
v o i t u r e d e l e g e n d e 40 ferrar i F40 C’ est en 1987 que la Ferrari F40 vient bousculer la hié- rarchie sur le marché en- core confidentiel des su- percars. C’est surtout la dernière Ferrari entière- ment conçue sous l’ère Enzo Ferrari, le Com- mendatore décède à 90 ans, en 1988. La F40 est à l’époque l’apogée du concept de voiture de sport homologuée pour la route. Puissante, légère, elle affiche comme seule ambition d’être la meilleure voiture de sport au monde. La Ferrari F40 utilise donc des technologies d’avant-garde comme l’emploi massif de matériaux composites à l’instar de la fibre de carbone, inaugurée par la marque en F1. On remarque notamment la sophistication du tablier qui sépare le moteur de l’habi- tacle. Mêlant les trois fonctions de rigidifica- tion, de pare-feu et d’isolation phonique, il est constitué de deux couches de Kevlar/fibre de verre prenant en sandwich un matériau en nid d’abeille d’aluminium. Le toit, la plage arrière et le capot moteur (qui ne pèse que 3,7 kg) sont en Kevlar/Nomex. Comme d’habitude chez Ferrari, la ligne de la F40 est signée Pininfarina. Monumentale Son aileron monumental est un des éléments stylistiques les plus impressionnants, qui fit sensation à l’époque. Sous cette robe high tech, la Ferrari F40 conserve un classique châssis tubulaire en acier. Ce type de struc- ture possède une rigidité et une efficacité déjà largement prouvées en course. Pour rester svelte, la structure de la F40 est plus légère de 20% qu’une structure conven- tionnelle, pour un gain en rigidité trois fois supérieur. Les panneaux latéraux et le plancher de l’habitacle laissent apparaître le matériau brut avec lequel ils sont réalisés : le carbone Kevlar. Sans aucun équipement de confort, sauf la climatisation, l’intérieur de la F40 est digne d’une voiture de course. Les sièges baquets laissent passer un harnais de sécurité à 4 points et le tableau de bord recouvert de tissu noir mat évite clairement le superflu. Les vitres latérales sont en lexan, un compo- sé plastique très léger, et très cher, proche du Plexiglas, et ne s’ouvrent que par un système coulissant, comme sur les voitures de course. Néanmoins, les clients pouvaient opter pour des classiques vitres de verre... mais fixes car les intérieurs de portes sont complètement vidés et laissent admirer la texture caractéristique des fibres de verre. Pour gagner encore en légèreté, une bombe anticrevaison prend la place de la roue de secours. Sacrée cavalerie Le capot arrière de la Ferrari F40 inaugure une vitre en Plexiglas pour mieux laisser admirer la merveille qu’il recèle. C’est une pièce de choix qui s’y loge puisque l’on retrouve ici le formidable V8 turbo- compressé de la 288 GTO. Les ingénieurs l’ont modifié pour en extraire une cavale- rie bestiale de 478ch à 7000 tr/min et 58,8 Mkg de couple dès 4000 tr/min ! Pour cela, la cylindrée a été portée à 3 litres. Le taux de compression est réduit par l’appui de 2 turbos soufflant à 1,1bar. Les deux bancs de cylindres du V8 reçoivent une culasse rouge (une tradition depuis la célèbre Testarossa) qui accueille quatre soupapes par cylindre. Ces soupapes sont creuses et refroidies au sodium. Comme en compétition, l’intérieur des pistons est refroidi par jet d’huile et L’objectif d’Enzo Ferrari était de fabriquer les meilleures voitures de sport du monde, ce qu’il fit avec succès pendant quatre décénnies. Pour fêter le quarantième anniversaire de la marque, il lança la réalisation d’une sportive radicale qui devait s’imposer comme la référence absolue de la catégorie. L’héritage d’Enzo Ferrari
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