33 BEAUTÉ HOMME «J’ai 45 ans et j’ai commencé à perdre mes cheveux vers 18 ans. Aujourd’hui, ils sont très clairsemés et j’ai honte de mon apparence. Je me trouve peu attirant physiquement et cela me mine moralement. Je me sens sale. » Sur les forums, des témoignages comme celui-ci pullulent. Et mettent à mal l’idée que la mode des hommes aux crânes rasés aurait définitivement enterré le complexe « calvitie ». Si les hommes ne réagissent pas tous de la même manière face à l’alopécie, la plupar t la ressentent toujours comme une épreuve.Voire une véritable souffrance pour les plus jeunes ou les plus sensibles, chez qui l’impact de la chute de cheveux va bien au-delà d’une simple question d’apparence. Les cheveux comme marque d’appartenance Notre rappor t aux cheveux, en effet, est plus complexe et profond qu’il n’y paraît. « Partout, de tout temps, la coiffure permet de situer l’individu dans son groupe social », pouvait-on découvrir à l’exposition Cheveux chéris il y a quelques années à Paris. « Un changement de coiffure marque un passage d’un âge à un autre, d’un statut à un autre. Il donne à l’individu une nouvelle identité. » Perdre ses cheveux serait ainsi synonyme de rupture identitaire. Et sans doute, pour beaucoup, de passage dans un autre âge - plus avancé - avec tout ce que cela implique en termes de pouvoir de séduction. « Je n’ose plus regarder une femme qui me plaît en face car je me sens laid, témoigne un jeune homme. Je pense ne plus pouvoir séduire, rencontrer une nouvelle compagne. » Un signe de force Pas de vie à deux sans cheveux ? Pas de confiance en soi possible quand on est chauve ? Le raccourci peut sembler absurde mais les traditions d’autres temps et d’autres cultures soulignent au contraire le pouvoir qu’on prête depuis des siècles aux cheveux. Un exemple ? Les scalps, qui étaient des trophées prisés des Indiens d’Amérique précisément parce qu’ils étaient censés faire circuler l’énergie et permettaient au À 50 ans, la calvitie touche un homme sur deux. Elle est donc, au sens statistique, on ne peut plus courante. Est-elle pour autant ressentie comme « normale » par les principaux concernés ? Rien de moins sûr. Pourquoi la calvitie fait-elle souffrir les hommes ? Pourquoi la calvitie FAIT SOUFFRIR les hommes Par Élyane Vignau
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