L'Homme | Juin 2022

16 JEUX VIDÉO HOMME Exo One Attention ovni Régulièrement, les développeurs de jeux vidéo s’avancent avec une idée aux antipodes des productions en vogue et marquent les esprits par un concept innovant. C’est le cas d’Exo One, véritable ovni vidéoludique, au sens propre comme au figuré. Le pitch ? Un message extraterrestre envoie aux hommes le plan d’un vaisseau alien à même de sauver l’humanité de l’extinction. C’est aux commandes de ce vaisseau très par ticulier que nous place le jeu. L’idée de gameplay, qui flir te avec le génie tant elle fonctionne bien dans Exo One, est d’une simplicité déconcer tante. Le vaisseau peut en effet prendre deux formes : plate, de manière temporaire pour flotter dans les airs, ou ronde pour profiter de la gravité et du relief afin de recharger les batteries ou de gagner en vitesse.Tout tourne ensuite autour de ce concept-là. La prise de risque est ainsi maximum, mais Exo One peut compter sur des décors absolument sublimes qui rendent hommage à la nextgen, une bande-son qui, à elle seule, vaut le détour et un sentiment de liber té, une soif d’exploration et une ivresse de la vitesse, extraordinairement mises en valeur ici. Grisant. Ghostwire Tokyo La peur lui va si bien Ghostwire Tokyo est la dernière création de Shinji Mikami, figure bien connue du jeu vidéo derrière la saga culte Resident Evil. En 2014, Mikami quitte Capcom et la Umbrella Corp pour fonder son propre studioTango Gameworks. Son génie créatif et sa maîtrise absolue des jeux d’horreur se confirment avec ses deux premiers titres indépendants The Evil Within (2014) et sa suite The Evil Within 2 (2017). Ghostwire Tokyo tourne le dos au survival horror pur et dur pour s’aventurer sur la terre du jeu d’action-aventure, le fil rouge de l’angoisse toujours omniprésent. Ici, le joueur est plongé au centre de Tokyo, reproduit grandeur nature.Tous les habitants ont été happés par un mystérieux brouillard et une horde de monstres hantent les rues d’une capitale nipponne époustouflante. Dans ce décor grandiose en monde ouver t, Ghostwire Tokyo multiplie les combats inoubliables, por tés par un gameplay diablement efficace, et égraine les mystères tout au long d’une narration haletante. La durée de vie est un peu cour te (une vingtaine d’heures), mais cette expérience unique, entre horreur et aventure, mérite le détour. Weird West La ruée vers l’or En 2019, Raphaël Colantonio et Julien Roby quittaient le talentueux studio d’Arkane, à qui l’on doit les mémorables Prey et Dishonored, pour voler de leurs propres ailes au sein de Wolfeye. Ces grands amoureux du jeu vidéo lancent dans la foulée leur premier projet Weird West, qui nous embarque dans une aventure inoubliable aux confins du Grand Ouest américain. Un Far West un peu spécial, hanté par des secrets obscurs, une magie glauque et mystérieuse, et rempli de personnages troubles aussi marquants qu’inquiétants. La direction ar tistique, ar ticulée autour d’une vue isométrique bien menée et des graphismes en cel-shading magnifiques (mention spéciale aux por traits des personnages dessinés par l’ar tiste Cédric Peyravernay), impose une ambiance pesante, dévorante. Les plateaux, qui rendent hommage aux jeux de rôle en physique, témoignent d’une grande maîtrise du gamedesign : rarement un jeu n’aura offer t au joueur autant d’options (infiltration, passage en force, utilisation du terrain et des objets, etc.) pour mener à bien sa mission. Et que dire de la narration, laissant de vrais choix cruciaux au joueur, aussi immersive que passionnante ? Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître.

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