Les Nouvelles De l'Economie - Décembre 2017

VIS ITE VIS ITE - 52 - volailles, et lui permet de baisser les coûts de production et de revente. En 2017, il transfère toutes ses volailles sur le site, qui emploie désormais cinq personnes. Cette année, les ventes de Chicken Greg’s ont doublé et 80 % de la production se retrouve à présent en grande surface. D U « FERMIER » AU « PLEIN AIR » À ses débuts, Grégory Lasbleiz a commencé par élever du poulet dit « fermier ». « Le cahier des charges pour l’appellation poulet fermier requiert l’élevage d’une seule race de poulet, appelée le cou nu rouge », précise-t-il. Mais les coûts de production sont élevés, ce qui entraîne un prix final conséquent pour le consommateur. Grégory Lasbleiz aime voyager, surtout en Nouvelle-Zélande. Ses voyages lui ouvrent de nouvelles perspectives. Chez les voisins kiwis, on élève des poulets de race Cobb 500. « Ce poulet est plus rentable car il grossit plus vite et il a plus de chair que le poulet fermier. Le prix au kilo est par conséquent plus faible, assure Grégory. En France, ce type de poulet est plutôt utilisé comme poulet industriel alors qu’en Nouvelle- Zélande, ce n’est pas le cas. Il y est élevé en plein air. C’est un poulet rustique qui aime l’extérieur. » Chicken Greg’s opte alors pour des poulets Cobb 500. Ces derniers sont élevés dans les mêmes conditions qu’un poulet fermier, c’est-à- dire en liberté, mais ne bénéficient pas de l’appellation en raison de leur race. « Ce quim’importe, c’est de satisfaire le client. Je n’accorde pas d’importance à l’appellation », poursuit Grégory Lasbleiz. D ES PRODUITS DE QUALITÉ À PRIX RAISONNABLE Offrir un bon produit, tout en conser- vant un prix de vente cohérent, telle est la politique poursuivie par Chicken Greg’s. « Les animaux ne reçoivent aucun traitement antibiotique et ils mangent des céréales produites loca- lement », souligne Grégory Lasbleiz. D’ici deux ans, l’entreprise devrait pas- ser un cap supplémentaire, en produi- sant elle-même ses céréales. « Je veux être sûr de ce que je plante, insiste Grégory . Et surtout, je veux garan- tir à 100% toute la filière. À ce jour, je peux certifier les conditions d’éle- vage, mais pas encore complètement la nourriture des bêtes. » B IENTÔT PLUS D ’ APPELLATION « EN LIBERTÉ » On compte une dizaine d’éleveurs de volailles sur le Caillou, principalement de type industriel. Dans le secteur du poulet fermier et plein air, excepté un concurrent présent en province Nord, les autres sont de petits agriculteurs de proximité, pratiquant exclusivement la vente directe. En seulement quelques années, Chicken Greg’s est devenu un des plus gros éleveurs du pays. D’ici quelques mois, l’entreprise ne pourra cependant plus utiliser la men- tion « en liberté » ou « en plein air » sur l’étiquetage de ses produits. Le nouveau cahier des charges concernant l’appel- lation « poulet fermier », et qui doit être publié à la fin de l’année, prévoit de protéger la mention « plein air » et d’en accorder l’exclusivité aux poulets dits « fermiers ». Il était dès lors important pour Grégory Lasbleiz de faire connaître ses produits auprès des clients avant ce changement. « En 2017, un des objec- tifs était d’expliquer aux gens la qua- lité des produits avant d’être obligé de retirer des étiquettes, ce qu’on appelle les « mentions valorisantes », commente-t-il. Chicken Greg’s a fortement misé sur des opérations de communication. « Nous avons entre autres travaillé avec l’École de gestion et de commerce du Pacifique Sud, l’EGC, pour organi- ser avec des étudiants des actions de distribution de flyers et d’explication des produits dans les magasins », détaille Grégory Lasbleiz. R ELANCER LA PRODUCTION D ’ ŒUFS FERMIERS Parmi les objectifs fixés pour 2018, Chicken Greg’s a décidé de relancer sa production d’œufs. Mise entre paren- thèses cette année suite au déplace- ment de la production de volailles sur le site de Fonwhary, la production était auparavant assurée par mille poules pondeuses. Un chiffre que Grégory Lasbleiz souhaiterait idéalement