Les Nouvelles De l'Economie - Décembre 2017

AGRI CULTURE AGRI CULTURE - 35 - «N o tre mission est d o u b l e . N o u s avons à la fois un objectif de préven- tion et d’indemni- sation des calamités agricoles et natu- relles. » Pour Lionnel Brinon, directeur de l’Apican, le cœur de métier de l’orga- nisme est à la fois d’aider le monde agri- cole victime de sinistres, et de travailler avec lui sur des méthodes préventives pour limiter l’impact des calamités, lorsque cela est possible. « La séche- resse en est un bon exemple, insiste- t-il. Nous travaillons ainsi à la créa- tion de retenues collinaires qui vont permettre de collecter les eaux plu- viales et donc d’augmenter la capacité de stockage de ressources en eau. » Ces retenues permettent en effet d’avoir de l’eau à disposition, d’irriguer et de maintenir les pâturages, et d’avoir éga- lement des sources d’abreuvement pour les troupeaux. Cela permet à l’éleveur de mieux passer la sécheresse. « Elles ont également été constituées pour donner accès à des ressources en eau aux hélicoptères bombardier d’eau dans des zones très sèches », précise le directeur. 150 000 M 3 D ’ EAU Pour créer ces retenues, l’Apican apporte une aide entre 70 et 90 % de l’investissement de l’éleveur, en fonc- tion de son montant. Pour être éligible au dispositif, chaque retenue doit avoir une hauteur d’au moins 6 mètres et une capacité de 6 000 m 3 d’eau. « Aujourd’hui, une trentaine de rete- nues d’eau ont été réalisées, pour un montant de 80 millions. Elles repré- sentent environ 150 000 m 3 d’eau répartis sur la province Sud, souligne Elsa Morlet, chargée d’étude à l’Apican, et notamment sur les questions tou- chant à la sécheresse . Les travaux en province Nord devraient démarrer en 2018. » Autre dispositif, le Plan Foin. Il vise à mettre en relation les producteurs de foin et des éleveurs pour les inciter à se constituer un stock fourrager pendant la « bonne » saison, pour mieux passer les épisodes de sécheresse. P LAN PRÉVENTIF Le Plan Foin compte deux dispositifs. « L’un est destiné à aider l’éleveur à acheter ses balles de foin tandis que l’autre est une incitation à la produc- tion pour les éleveurs qui ont la ca- pacité foncière et matérielle de pro- duire eux-mêmes leur foin », explique Elsa Morlet. Ce plan préventif pluriannuel date de 2015. Il était prévu pour trois ans mais devrait être renouvelé en 2018. « C’est un plan innovant destiné à prévenir ces sécheresses de plus en plus récur- rentes et longues », précise Lionnel Brinon. Si la problématique se pose moins dans le Sud, les éleveurs de la pointe Nord L’Apican aide les éleveurs à passer la sécheresse Plan Foin… quelques chiffres ​•​Le​dispositif​Plan​Foin​de​ l’Apican compte 355 éleveurs éligibles au dispositif : 104 éleveurs en province Nord et 251 éleveurs en province Sud. Actuellement, près de 200 éleveurs sont entrés dans le dispositif. •​En​2016,​41​%​des​éleveurs​de​ la province Sud ont été aidés au « Plan Foin avec aide à l’achat de fourrage » et 24 % des éleveurs en province Nord. Au total, trois mesures ont permis de soutenir les agriculteurs avec : 39 337 701 F dans le cadre du programme « retenue d’eau agricole » ; 45 539 198 F pour la mesure « Plan Foin » ; 48 982 882 F pour la lutte contre la sécheresse. ​•​Au​21​septembre​2017,​ce​sont​ déjà 200 éleveurs qui ont été aidés via ce Plan. 100 millions de francs sont prévus pour ce dispositif et 50 millions pour la mesure spécifique sécheresse. La période de sécheresse est clairement en avance. L’année a même commencé avec des déficits en eau, accentués par l’absence de pluie. Trois cent cinquante éleveurs calédoniens et environ 80 000 têtes de bovins sont potentiellement impactés. Créée en 2002, l’Apican (Agence pour la prévention et l’indemnisation des calamités agricoles ou naturelles) a mis en place notamment le Plan Foin et travaille à la création de retenues d’eau.

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