Les Nouvelles De l'Economie - Décembre 2017
perçoit l’artiste et les droits d’auteur. « Ce sont deux rémunérations diffé- rentes qui ne concernent pas obliga- toirement les mêmes personnes, car tout artiste n’est pas forcément l’au- teur de ses œuvres , détaille Evariste Wayaridri. L’artiste qui se produit peut toucher son cachet, pendant que les droits d’auteur perçus par la Sacenc iront à tous ceux qui ont écrit et composé ses chansons. » 227 MILLIONS F CFP En 2016 , l a Sacenc a co l l ec t é 227 millions de francs CFP. Sur 985 sociétaires, 709 ont perçu des droits d’auteur. Quarante-huit millions ont été distribués aux sociétaires calédoniens et 37,5 millions aux sociétaires de droits étrangers. Car si la Sacenc concerne les artistes œuvrant dans le secteur musical, ses sociétaires ne sont pas exclusivement des artistes calédoniens. « Un quart des sociétaires vivent dans d’autres îles du Pacifique, comme Vanuatu ou les îles Salomon , souligne Evariste Waya- ridri. Si leur répertoire est exploité en Calédonie, la Sacenc est en charge de collecter leurs droits. Celle-ci est à l’image du Pacifique. C’est ce qui fait sa force et sa représentativité. » Elif Kayi “ Tout établissement diffusant publiquement de la musique est concerné. ” - 13 - La redevance sur copie privée : une alternative au financement public Très attendu par les acteurs de la culture, le dispositif de redevance sur copie privée est au point mort sur le territoire. Fin 2016, plusieurs dizaines de personnes avaient manifesté pour demander sa mise en place en Calédonie, suite à quoi le Gouvernement s’était engagé sur un projet de loi qui devait aboutir courant 2017. « En l’absence de présidence, le projet a été mis en attente », indique Evariste Wayaridri. Instaurée en Métropole en 1985, la redevance sur copie privée concerne tous les appareils numériques et multimédia, susceptibles de pouvoir « reproduire » des créations artistiques. Les producteurs de ce type d’appareils répercutent cette taxe sur le prix de vente de leurs produits. En Métropole, la redevance sur copie privée génère chaque année environ 240 millions d’euros. Un quart des revenus sert au financement de la création artistique et culturelle, le reste étant consacré à la compensation pour les ayant-droits. « Aujourd’hui, en Métropole, la plupart des festivals sont financés par cette redevance, qui est devenue une des seules sources de financement de la culture , souligne Evariste Wayaridri. Dans le contexte de crise économique que traverse la Calédonie, et au moment où l’enveloppe dédiée à la culture est de plus en plus réduite, la redevance sur copie privée représenterait pour les artistes calédoniens une alternative au financement public. » © Aude-Emilie Dorion Evariste Wayaridri, directeur de la Sacenc.
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