Les Nouvelles De l'Economie - Décembre 2017
A vant 2004, un très petit nombre d’artistes calé- doniens était affilié à la société métropolitaine de gestion des droits d’auteur, la Sacem. « À l’époque, sur le terri- toire, la plupart des artistes n’étaient affiliés à aucun organisme, commente Evariste Wayaridri, directeur de la Sacenc. Ils produisaient leurs albums, touchaient des cachets pour leurs concerts, mais beaucoup ne connais- saient pas les droits d’auteur. » En 2004, sous l’impulsion de Dewé Gorodey, alors vice-présidente du Gou- vernement, la Société des auteurs, com- positeurs et Editeurs de Nouvelle-Calé- donie (Sacenc) voit le jour. « Il s’agit d'une société d’auteurs , rappelle Eva- riste Wayaridri. Celle-ci repose littéra- lement sur les auteurs et compositeurs qui ont créé cette structure avec l’aide de l’État, et sont depuis des associés. » A UGMENTATION DES AFFILIÉS Grâce à une importante campagne de communication et l’engagement d’un certain nombre d’artistes impli- qués dans la création de la société, le nombre d’affiliés augmente rapidement. Sur son site web, la Sacenc affichait 920 sociétaires pour l’année 2015. « Aujourd’hui, nous en avons 1 050 », poursuit Evariste Wayaridri. La Sacenc collecte les droits des artistes auprès des organismes et établissements qui diffusent publiquement des créations artistiques, en général des chansons. Sont bien entendu concernés les mé- dias utilisant des supports sonores, soit radios et chaînes de télévision. Mais pas seulement. « Tout établisse- ment diffusant publiquement de la musique, comme un salon de coiffure ou une boutique de vêtements, doit payer des droits d’auteur », insiste Evariste Wayaridri. Ces établissements doivent fournir à la Sacenc un relevé de diffusion, en fonction duquel ils devront verser des droits d’auteur. Ceux-ci sont collectés et redistribués aux artistes sociétaires concernés. U NE S OCIÉTÉ DE GESTION DES DROITS À L ’ IMAGE DU P ACIFIQUE Les artistes internationaux se pro- duisant sur le territoire calédonien relèvent eux aussi des compétences de la Société calédonienne de gestion des droits d’auteur. « Prenons un concert par exemple. Cela signifie qu’un pro- ducteur va percevoir de l’argent sur une œuvre protégée, précise Evariste Wayaridri. Si je suis producteur et que j’utilise un répertoire protégé dans le cadre d’un spectacle ou d’un concert, je dois déclarer l’événement auprès de la Sacenc, qui l’autorise et collecte ensuite les droits d’auteur. » Il faut faire ici la différence entre le cachet que DÉ CRYPTAGE DÉ CRYPTAGE La gestion des droits d’auteur en Calédonie Depuis 2004, les musiciens du Caillou peuvent devenir sociétaires de la Sacenc et toucher ainsi leurs droits d’auteur. Ils sont actuellement 1 050 à bénéficier de ce dispositif. - 12 - Pour les artistes n’œuvrant pas dans la création musicale - artisans d’art, plasticiens, écrivains ou personnes travaillant dans le secteur du spectacle vivant -, la Case des Artistes, créée en 2015, propose l’option du portage salarial. L’artiste qui se tourne vers la Case reçoit un salaire, ce qui lui assure un revenu régulier, mais garantit aussi le versement de cotisations salariales. Le statut d’intermittent du spectacle n’existant pas sur le territoire, cette possibilité offre aux artistes calédoniens une plus grande protection que le statut de simple patenté. « Elle permet aussi aux artistes d’être pris en considération, notamment dans leurs démarches auprès de banques pour un prêt, commente Johanito Wamytan, directeur de la Case des Artistes. In fine cela vient véritablement aider leur activité. » La Case des Artistes et le portage salarial
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