Les Nouvelles de l'Economie Septembre 2017
directeur général. Respect, franchise, ouverture et engagement sont d’ailleurs ses valeurs. S ens de la famille L’OPT-NC avec ses 1 200 salariés, c’est une seconde famille pour Philippe Gervolino. Et le sens de la fratrie est sacré pour cet enfant du pays, descendant de Pascal Gervolino, marin napolitain condamné aux travaux forcés sur le Caillou à la fin du XIX e siècle. Une vieille famille calédonienne qui aura enfanté notamment Roger Gervolino – frère de Henri, le père de Philippe Gervolino – élu député de la Nouvelle-Calédonie en 1945. Que lui reste-t-il de ses origines italiennes ? « Les pâtes et les pizzas, répond-il en riant. J’avoue que je n’ai jamais visité l’Italie alors que je n’étais pas loin puisque j’ai fait mes études en Métropole après avoir obtenu mon bac scientifique. » D e technicien à directeur général Des études qui l’ont mené à décrocher un DESS d’automatique avant de revenir au pays. Avec ce diplôme en poche, il pensait intégrer la SLN ou Enercal. Mais non, ce sera finalement l’OPT-NC. « On peut dire que je suis tombé dans la marmite OPT et que je n’en suis pas ressorti depuis vingt-six ans ! » Philippe Gervolino a mené en effet toute sa carrière au sein de l’Office. D’abord comme technicien télécoms dans les transmissions et les liaisons louées. Cadre de la fonction publique en 1991, il intègre ensuite à Nouméa le centre d’exploitation qui s’occupe des communications fixes de l’Intérieur et des Îles. En 1999, il quitte le terrain pour un poste de responsable du marketing des télécoms. « J’ai notamment participé au lancement du service Liberté, une belle réussite puisque nous avions estimé dix mille clients sur un an, ce chiffre a été réalisé en un mois ! » En 2010, nouveau défi : il est retenu pour être directeur des réseaux de vente, avant d’être nommé trois ans plus tard directeur général adjoint du numérique et de l’aménagement. Un parcours riche qui l’amène à être directeur général le 18 août 2015. « Je n’ai pas d’ambitions personnelles mais des ambitions pour l’entreprise, relève Philippe Gervolino. Soit mettre en œuvre ce que je défends, c’est-à-dire poursuivre notre démarche d’ouverture, notre mission d’aménageur et de développeur, changer de paradigme en interne et passer à une culture de pilotage pour être plus performant. J’aime construire et m’engager à traduire sur le terrain ce que l’on pose sur le papier. » P réparer l ’ avenir Un terrain en pleine mutation et un monde innovant que l’OPT-NC a choisi d’accompagner. « Quelle sera la vision de la Nouvelle-Calédonie sur le numérique ? Son positionnement dans son environnement régional ? La p l ace de l ’OPT-NC dans ce cadre ? », s’interroge le directeur général. Des questions qui relèvent des dirigeants de la Nouvelle-Calédonie. De son côté, l’Office prépare son prochain plan stratégique qui poursuivra les grands projets engagés. « Il prendra également en compte nos questionnements sur le monopole, le développement du numérique, nos niveaux de performance, la pérennité de notre modèle économique. » Les réflexions engagées mobiliseront Philippe Gervolino sur les prochaines années. Cet acharné du travail – qui ne compte pas ses heures et que l’on pousse à prendre des vacances – aura ce challenge à relever, appuyé par ses équipes car pour lui le collectif prime. Pour se ressourcer, il s’accorde quand même des parties de squash qu’il pratique depuis l’âge de 15 ans. Et des parties de pêche, une passion depuis son enfance, qu’il partage en famille. La mer, ce parfum salé qu’il n’a pas humé depuis un an... Frédérique de Jode Acteur économique En tant qu’aménageur et déve- loppeur du territoire au regard de ses missions de service public, l’OPT-NC a engagé des projets am- bitieux dans le cadre de son plan OPT 2017. En matière de numé- rique : le déploiement de la fibre, qui enregistrera prochainement son 5 000 e client, va s’échelonner jusqu’en 2025 ; la 4G qui couvre 50 % du territoire classant la Nou- velle-Calédonie au premier rang des opérateurs mobiles français ultramarins; le second câble sous- marin international. En matière d’accessibilité et de qualité de ser- vice : les îlots de boîtes postales en tribus, la Nouvelle Relation Client qui se met en place et le programme Convergence, un sys- tème d’information télécom nou- velle génération. « Je suis fier du chemin parcouru par l’OPT-NC qui a su évoluer pour répondre aux besoins de la société calédo- nienne et qui se place également comme un acteur économique majeur du territoire », appuie Philippe Gervolino. L’année 2016 le confirme avec 24 milliards de recettes, 1,5 milliard de résultats, 11 milliards d’investissements, 35 milliards injectés dans l’éco- nomie et 1 milliard reversé à la Nouvelle-Calédonie. Monopole et tarifs Deux critiques reviennent souvent à l’encontre de l’OPT-NC : la question du monopole et les tarifs. Deux sujets sur lesquels le directeur général a l’habitude de répondre en pédagogue : « Le monopole est un choix de la Nouvelle- Calédonie qui a profité à l’aménagement complet du territoire et qui nous permet une péréquation entre nos métiers télécoms, nos services postaux qui perdent 1,4 milliard de francs par an et nos services financiers qui perdent 2 milliards par an. » Quant aux tarifs, Philippe Gervolino confirme les efforts réalisés qui ont engendré 800 millions de francs de baisses tarifaires en 2016. « Mais dans un contexte de vie chère, nous devons poursuivre la maitrise de nos charges pour faire baisser au final nos tarifs. » - 47 -
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=