Les Nouvelles de l'Economie Septembre 2017

DOS SIER DOS SIER - 16 - refusent d’avoir de gros pro- jets sociaux mais on comprend leur position dans le sens où il est diffi- cile d’avoir des logements sans avoir les infrastructures qui vont avec  », renchérit Serge Darmizin, vice-prési- dent de BTP-NC. Pour 2018, les appels d’offres seraient pratiquement inexis- tants, selon les dirigeants de la Fédéra- tion du BTP. Une cellule d’urgence avait été mise en place pour le BTP afin de débloquer certains dossiers mais, avec le changement de gouvernement, cette cellule est actuellement en phase de remaniement (lire notre encadré). Enfin, les retards de paiement du sec- teur public posent aussi problème. «  Il y a une inertie terrible, des impayés, un manque de program- mation…  », énumère Serge Darmizin. José-Yves Piétri de l’entreprise TPNC fait face à une situation « ubuesque ». Il a contribué à la rénovation des bâ- timents de la DITTT à la Vallée-du-Tir et aujourd’hui, il doit supporter un impayé de 15 millions de francs. Une somme conséquente pour une entreprise de 44 salariés. Avec la crise et la fin des gros chantiers, les entre- prises du BTP ont dû se séparer de certains de leurs salariés (1800 en 5 ans). Sur près de huit mille entreprises recensées dans le secteur de la construction aujourd’hui, 87 % d’entre elles n’ont pas de salariés 3 ! Un nombre important qui s’explique par le fait que certains ex-salariés du BTP se sont établis à leur compte. « Les entre- prises qui n’ont pas de salariés sont une concurrence déloyale sur les gros chantiers car ils n’ont pas de charges sociales  », commente Silvio Pontoni, spécialisé dans la construc- tion de routes et d’ouvrages d’art. En 2016, toutes professions confondues, 20 % des emplois sont non-salariés en Nouvelle-Calédonie 3 . On y retrouve beaucoup d’artisans du secteur du BTP. « Ce n’est pas parce qu’on est les plus petits, qu’on est les plus mauvais  », fait savoir Jean-Louis Laval, président de l’Union professionnelle artisanale de Nouvelle-Calédonie (U2P-NC). Parmi les 11 000 artisans recensés, 5 900 font partie du secteur du BTP. « Nous sommes des petites entreprises qui sont souvent sous-traitantes de plus grosses structures. Nous ressen- tons aussi la crise car nous sommes tributaires de ce marché  », continue Jean-Louis Laval. Aujourd’hui, s’inscrire au Ridet et au rôle des patentes pour une activité dans le BTP ne demande pas de prérequis. Demain, avec la mise en place de normes, référentiel technique décli- nant les bonnes pratiques dans le secteur du BTP et du génie civil (lire par ail- leurs), les professions du BTP pourraient être plus réglementées. «  Il n’y a “ Il y a une inertie terrible. ” Serge Darmizin Le poids du secteur de la construction dans… La création de richesses en 2015.......................... 11 % Les effectifs salariés en 2016............................... 8,9 % Le parc d’entreprises en 2016............................ 13,5 % Les créations d’entreprises en 2016.................. 20,5 % (Sources IEOM / ISEE) © Archives LNC