Femmes : Octobre 2016

2016 36 Contact : Sophie Berger.Tél. : 79 56 36 Mail : sophie.berger@lnc.nc Rejoignez Femmes sur Facebook : Femmes mag 4 Actus 8 People 12 Dossier - Éloge de la féminité 28 Nos gosses - Ma fille est une princesse 30 Couple - Une touche de piment 32 J’ai testé pour vous - Le F45 training 36 Mode - Dentelles & arsenic 51 Podium - Marc Jacobs : Extravaganza ! 56 Minute beauté 64 Cosméto 66 Yoga 68 Coaching 70 Question santé - Faire du sport avec ses enfants 72 Déco - Les faux pas à éviter 78 Cuisine - Monstrueux buffet d’Halloween 84 Carnet de voyages - Road trip dans l’île du Sud en Nouvelle-Zélande 87 Test psycho 90 Droit des femmes - Le Pacs, c’est quoi ? 92 Horoscope 94 Nos adresses Prochaine parution du magazine Femmes : MarDI 2 NOVEMBrE fEmmES © Stéphane Ducandas Octobre

ACTUS Apprendre à ne plus râler sur sa famille Vous aviez imaginé une vie de famille synonyme de paix et de bonne humeur, mais elle ressemble plutôt à un champ de bataille ? Vous en avez marre de râler de façon quotidienne? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seule dans ce cas ! Christine Lewicki et Florence Leroy sont les auteurs du livre J’arrête de râler sur mes enfants {et mon conjoint} dans lequel elles s’attaquent à ce tabou. Pour aller plus loin, elles ont même créé un programme sous forme d’atelier pour les parents qui en ont marre de râler et désirent se donner les moyens de vivre différemment. Et bonne nouvelle, le prochain atelier se tiendra à Nouméa le week-end des 8 et 9 octobre. Animé par la psychothérapeute Anne Siret, ce stage vous donnera les clés pour renforcer les liens avec votre famille, prendre soin de vous et de votre couple, communiquer positivement et enfin reprendre confiance en vous et en vos compétences de maman. Pour obtenir plus d’infos ou vous inscrire, contactez Anne Siret par e-mail : info@annesiret.com 4 Pin-up au grand cœur L’année dernière, le réseau Mampreneurs ouvrait une antenne en Nouvelle-Calédonie, sous l’impulsion de Stéphanie Prévost, businesswoman et maman de deux enfants. Un fabuleux réseau d’entraide et de partage pour les femmes entrepreneuses et mères de famille, mais trop souvent en décalage avec la réalité économique calédonienne « Nous avons repris le principe et créé en juillet 2016 l’association des Mamans Chefs d’Entreprise de Nouvelle-Calédonie (MCENC), afin de mettre en place des actions concrètes et locales, explique Stéphanie. Nous voulons aller plus loin en montant des projets solidaires communs. » De là est née le calendrier « pin-up », mettant en scène treize membres du réseau et prônant l’idée qu’on peut être à la fois femme d’entreprise, mère et ultraféminine. « Les clichés ont été pris par la photographe Sandrine Desquibes, poursuit la présidente de l’association. Nous espérons vendre au moins mille calendriers, sachant que les fonds seront reversés à l’Association pour la Sauvegarde de l’Enfance, de l’Adolescence et de l’Adulte en Nouvelle-Calédonie (ASEA-NC) ainsi qu’à l’Adie CréaJeunes. » Le calendrier des MCENC est disponible au prix de 1 000 F. Tél. : 50 59 38 Liste des points de vente sur le site de l'association : www.mcenc.org, Facebook : Mamans Chefs d’Entreprise de Nouvelle-Calédonie

Elle ne fait pas une taille 36, elle n’est pas longiligne comme ses consœurs, mais Paola Torrente a tout de même raflé la place de première dauphine au concours de Miss Italie 2016, samedi 10 septembre. À ses yeux, elle a remporté bien plus qu’une couronne : elle a gagné sa place dans l’histoire des Miss. Après avoir obtenu son titre de première dauphine, l’Italienne aux formes voluptueuses a beaucoup fait parler d’elle. Et si certains médias et personnalités la défendent, d’autres y sont allés de leur venin. Le quotidien Il Giornale notamment n’a pas fait dans la dentelle en spécifiant qu’une Miss Italie doit « faire rêver », ce qui n’est pas, selon lui, le cas de Paola Torrente, « désagréable à regarder » et « arborant fièrement sa taille 46 compressée dans un improbable body échancré ». Des critiques qui ne sont pas partagées par La Stampa, l’un des journaux les plus influents du pays. Ce dernier a immédiatement apporté son soutien à la jeune femme, qui serait la « gagnante morale du concours, pour elle et pour l’armada de jeunes filles qui, jusqu’à aujourd’hui, ont été obsédées par la mode, ses coupes pour anorexiques, et par des canons de beauté impossibles à atteindre sans sauter de repas ». Peu importe la polémique, la première dauphine dévoile fièrement ses formes sur Instagram et revendique sa victoire: « Rachel est la gagnante d concours, mais je remporte la première place dans l’histoire pour une curvy ». Une grande victoire pour toutes les femmes « normales » ! Source : Le Huffington Post C ’ est déjà l ’ été chez Styleco Cette année encore, Styleco a organisé un grand casting auprès de ses clientes pour représenter la nouvelle collection été 2016. Après deux grands rendez-vous dans les magasins, treize magnifiques personnes ont été choisies pour représenter la marque : des femmes de 20 à 40 ans, une maman avec ses enfants et un couple d’amoureux absolument craquant. Résultat : un shooting coloré et vitaminé dans une ambiance survoltée, pleine de peps et de bonne humeur ! La nouvelle collection est en magasin depuis hier, courez vite la découvrir ! www.styleco.nc - Facebook Styleco NC ACTUS 6 © Instagram Vive Miss Curvy !

PEOPLE Quand Brad s’en Mel... Dans l’attente du début de tournage de World War Z 2, Brad Pitt réfléchit à ses futurs projets. Parmi eux se trouve un biopic sur Ponce Pilate que l’acteur réaliserait lui-même. Dans le supplément Style Magazine du New York Times , il a évoqué ce projet, annonçant qu’il ne serait absolument pas « dans la lignée de La Passion du Christ ». Les deux films auront en effet en commun de dresser le portrait de Ponce Pilate, ce citoyen romain que les Évangiles présentent comme celui qui a ordonné l’exécution de Jésus-Christ. Mais contrairement au film de Mel Gibson sorti en 2004, Pitt va écrire et mettre en scène l’histoire « d’un officiel romain, médiocre, coincé au milieu de nulle part avec des gens qu’il n’aime pas ». Sans filtre, le beau Brad ne cache pas qu’il n’a pas aimé La Passion du Christ . Pire, l’acteur confie avoir « eu l’impression de regarder un film de propagande de L. Ron Hubbard », en référence au fondateur de l’Église de scientologie. Très décrié, même douze ans après sa sortie en salles, La Passion du Christ n’en est pas à sa première critique. Mais jamais il n’avait été reproché à Mel Gibson d’avoir fait l’éloge de la scientologie au travers de ce film. Loin de détester l’acteur de Braveheart (comme bon nombre de personnalités à Hollywood), Brad Pitt a reconnu que son confrère était doté d’une très belle « habileté à filmer la violence ». Il a même ajouté qu’Apocalypto était « un très grand film ». Reste à savoir s’il pensera la même chose de Tu ne tueras point , alias le retour au poste de metteur en scène d’un Mel Gibson revanchard. Mi-farceur mi-bêcheur À 63 ans, Thierry Lhermitte est un véritable geek. Accro à Internet, le comédien ne lâche jamais ses réseaux sociaux et regarde son profil Facebook « 25 fois par jour » comme il l’a confié au Point . D’ailleurs, l’acteur a une nouvelle passion : tester la culture générale de ses followers . Et ce dernier a une méthode bien à lui. « Ce que j’aime bien faire sur Facebook, c’est poster de fausses citations, juste pour voir le nombre d’abrutis qui vont liker. J’ai ainsi mis une photo de Nietzsche et j’ai écrit dessous :" Bois ce que tu crois, mange ce que tu espères " », a expliqué Thierry Lhermitte, heureux de remporter un carton plein à chacune de ses publications. « Celle qui a le mieux marché, c’est un faux Voltaire : «Ne jugez pas ce que l’avenir a condamné, le passé pourrait bien vous en absoudre.» Évidemment, ça ne veut rien dire », a ajouté l’acteur « très fier » que ses enfants n’aient pas « liké » ces citations. Ses followers ne vont pas apprécier... 8 Sources : Purepeople, Public, Voici Un geste sans équivoque Dimanche 11 septembre, une partie de l’équipe de Juste la fin du monde, le nouveau long-métrage de Xavier Dolan, a foulé le tapis rouge du festival international du film de Toronto. Le jeune réalisateur était bien évidemment présent, entouré de quelques-unes des nombreuses stars présentes au casting de son film. Gaspard Ulliel et Nathalie Baye avaient fait le déplacement jusqu’au Canada, tout comme Léa Seydoux. C’est cette dernière qui a retenu toute l’attention sur le tapis rouge. En cause ? Un simple geste qui a mis la puce à l’oreille à toute l’assemblée... La jeune femme a en effet placé sa main sous son ventre arrondi. Un instant immortalisé par les nombreux photographes présents et qui a fait office d’officialisation : Léa Seydoux attend son premier enfant. Mais pour le moment, nous n’en saurons pas plus… © GP Images/WireImage © DR © DR il nous les faut ! PUB Avec la lessive concentrée OMO Petit & Puissant, un seul bouchon suffit à apporter toute l’efficacité nécessaire pour laver votre linge. Sans oublier qu’utiliser les lessives concentrées, c’est aussi faire un geste pour l’environnement : des économies d’emballages, des économies d’eau pour le fabriquer, et moins de camions pour le transporter par rapport à une lessive liquide standard. Alors, faites voyager vos sens et évadez-vous avec OMO, la seule gamme de lessive à vous proposer des parfums uniques, enrichis aux huiles essentielles.

Victoria Beckham a présenté sa nouvelle collection lors de la Fashion Week de New York dimanche 11 septembre... et les critiques sont mitigées. La journaliste Sarah Vine du DailyMail a en effet regretté que la créatrice ait intégré des mannequins squelettiques dans son show. Victoria Beckham a notamment fait appel aux services de la Néerlandaise Ondria Hardin, la Française Camille Hurel ou encore l’Argentine Mica Arganaraz. Ces modèles ont la particularité d’avoir un tour de taille ne dépassant pas les 70 centimètres, soit moins que l’équivalent d’une taille zéro... une aberration quand on sait qu’il y a quelques années encore, les grandes marques ne descendaient pas en-dessous d’une taille 34. Sans surprise, les mannequins en question ont rapidement été soupçonnés d’anorexie en raison de leur maigreur. Les jeunes femmes au visage émacié se sont défendues via les réseaux sociaux en publiant des photos d’elles posant fièrement à côté d’une pizza ou sur le point de boire une bière. Dans l’espoir de faire illusion ? Rappelons qu’en France, les députés ont adopté fin 2015 une loi qui impose aux mannequins l’obligation de produire un certificat médical attestant qu’elles sont en bonne santé afin de pouvoir défiler. De même, les photos de modèles dont l’apparence corporelle aurait été modifiée doivent comporter une mention précisant qu’elles ont été retouchées. PEOPLE 11 Dire que Taylor Swift compte quelques ennemis dans le gratin du show-business américain est un euphémisme. Cependant, au milieu du tumulte qu’elle traverse actuellement - incarné par sa rupture avec l’acteur Tom Hiddleston et les tensions avec Kim Kardashian et Kanye West au sujet des paroles d’une chanson - la pop star vient de trouver sur son chemin une main tendue. La chanteuse Katy Perry a en effet sous-entendu, lors d’un jeu de questions-réponses avec ses fans sur Twitter, qu’elle pourrait enterrer la hache de guerre avec Taylor Swift et envisager une éventuelle collaboration musicale. Les deux starlettes sont en effet en froid depuis 2014. Taylor Swift avait attaqué Katy Perry, sans la nommer, dans sa chanson Bad Blood. Taylor Swift avait ensuite affirmé dans les colonnes de Rolling Stone : « Pendant des années, je n’ai jamais été sûre que nous soyons vraiment amies ». Aujourd’hui, Katy Perry semble vouloir mettre les anciennes querelles de côté, mais à une condition : que Taylor Swift s’excuse. Cette dernière, particulièrement calme sur les réseaux sociaux depuis son opposition à Kanye West, n’a pas encore répondu à l’invitation. Affaire à suivre ! un déFilé Qui Fait PoléMiQue « on Fait la PaiX ? » Céline Dion s’est beaucoup confiée sur la disparition de René Angelil. Mi-septembre, tandis qu’elle se trouvait sur scène en tant qu’invitée d’honneur du gala « Stand up to cancer » à Los Angeles, la chanteuse n’a pas tenu le coup. Après avoir magnifiquement interprété sa nouvelle chanson Recovering (écrite par Pink) devant un écran géant sur lequel défilaient des photos de son père, de son mari et de son frère, tous les trois disparus, le public bouleversé lui a fait une standing ovation. Submergée par une émotion trop forte, Céline Dion n’a pu retenir ses larmes. Bradley Cooper, producteur exécutif de la soirée, est immédiatement monté sur scène pour prendre la chanteuse dans ses bras et l’embrasser. un réconfort que la chanteuse a apprécié et accepté. Juste avant de chanter, Céline Dion s’était confiée au public : « René me manque tous les jours. Son décès fera maintenant partie de ma vie. J’ai aussi perdu mon père et mon frère Daniel à cause du cancer. (…) Il y a quelques mois, au moment où mon deuil a été le plus difficile, j’ai reçu un cadeau inattendu d’une artiste étonnante que j’ai toujours admirée, Pink. elle m’a offert une chanson qui exprime le pouvoir de se relever et de rester forte. » C’est beau, cette solidarité entre people ! Pauvre Céline © Ellen von Unwerth © DR © DR il nous le faut ! PUB Fabriqué en France et disponible dans les meilleures pharmacies, Biomonde, Santé Nature et Blue Barrel. Galerie le Palm beach Anse-Vata 98 800 Nouméa Tél. : 73 20 05 / 43 20 05. STICK Teinté EQ EVOA, 100 % CHARME, 100 % BIO ! Enfin une touche de glamour bien pratique ! Un stick de protection extrême SPF 50+ à la teinte chair pailletée OR qui protège le visage efficacement et durablement pendant l’été ! Invisible avec un léger voile doré, sa texture et son parfum sentent bon le sable chaud. Ultra Waterproof, bien pratique à emmener partout, il est l’arme idéale contre les UV tout en respectant la peau, le corps et le lagon ! 100 % Naturel, 100 % minéral, même la couleur est un oxyde minéral.

Éloge de la féminité DOSSIER Qu’est-ce que la féminité ? Mille facettes, mille visages que chacune doit s’approprier ou réinventer, sur un socle commun de qualités. On vous dit tout ! Ê tre féminine. Tel serait le désir le plus partagé par les femmes qui font appel aux agences de conseil en image ou qui tentent de modifier leur apparence en s’inspirant des magazines féminins. La journaliste Alexie Lorca1 rapporte que lors d’un appel à candidatures pour une émission de télévision, les postulantes ont toutes justifié leur démarche par cette formule : « Je veux être féminine ». Comprendre « être plus séduisante », à leurs yeux mais aussi à ceux des autres. Un souhait parfois difficile à avouer tant il peut être pris pour de la soumission à la convoitise masculine. Ce qu’il est aussi, restons réalistes, mais pas seulement. Et c’est là toute la complexité de ce désir de supplément de féminité, celle-ci ne se réduisant heureusement pas à la séduction sexuelle. Héritage maternel Première référence de notre vie : notre mère, déterminante dans la transmission de la féminité, en plein, en creux, en excès. À mère ultraféminine, fille coquette et séductrice. Et inversement ? Bien entendu, l’alchimie est bien trop complexe pour être réduite à des équations aussi simplistes. En réalité, tout dépend des messages inconscients que délivrent les mères à leurs filles. « Les petites filles sentent très bien si leur mère se maquille uniquement pour plaire aux hommes, par plaisir et goût de la séduction, pour se sentir puissante, par automatisme ou pour réparer une blessure narcissique, explique la psychanalyste Isabel Korolitski au magazine Psychologies. De même qu’elles savent si elle ne se maquille pas par manque de confiance en elle, ou au contraire parce que c’est un choix conscient et heureux. Une fille va avoir tendance à reproduire le comportement de sa mère, quel que soit son mode d’expression, si elle la sent heureuse en tant que femme. » Influences marquantes Si le premier des apprentissages se fait par la mère, il existe des inspirations tout aussi puissantes qui confortent ou modifient notre relation à la féminité. Les femmes 12

DOSSIER Sources : Psychologies, Femme Actuelle, Au Féminin apprennent en effet les unes des autres. Dans ce « gynécée » fait de sœurs, de cousines ou d’amies, on découvre, affirme ou remodèle son rapport à la féminité. Ainsi, il ne faut pas hésiter à solliciter le conseil ou les critiques de femmes que l’on admire et en qui l’on a confiance. Combien de « relookings » au pied levé se font sur la base d’un avis éclairé sur une coupe de cheveux ou sur la forme d’une robe ? Le regard d’une sœur ou d’une amie saisit souvent ce qui nous échappe. De même, on s’inspire toutes de « modèles », femmes célèbres ou proches, qui nous influencent à notre insu. « La féminité, ce n’est pas un état figé, définitif, c’est une façon de se construire et de se modeler en jouant avec soi, avec tous les soi possibles. Elle rayonne lorsque sont dépassées les rivalités œdipiennes, que l’on ne se bat plus pour le père, pour l’homme, affirmait la psychologue et auteure Maryse Vaillant. Alors on incarne ce que j’appelle “l’être fe me”, c’est-à-dire la capacité de jouer sa féminité sur les registres qui comptent pour soi, on vit toutes les dimensions et les contradictions de son être. Ce qui n’exclut évidemment pas que l’on puisse désirer éprouver sa féminité dans le regard désirant ou amoureux d’un homme. » Pouvoir du regard amoureux Portée par le regard de son amant, on ose plus facilement mettre tel vêtement ou changer de couleur de cheveux sans qu’il s’agisse d’abdiquer sa personnalité profonde pour la troquer contre une simple image séduisante. Selon la psychanalyste Marie- Laure Colonna2, la plupart des rencontres amoureuses agissent comme des révélateurs et viennent neutraliser les croyances négatives que l’on a sur soi. « La relation amoureuse est par essence “narcissisante”. Elle donne du désir. C’est une énergie qui fait rayonner et qui se traduit souvent par un souci de soi accru, une audace nouvelle qui s’exprime dans le corps, dans les gestes, les postures et son image. » Pour Catherine Blanc3, sexologue et psychanalyste, la féminité se révèle ou s’épanouit également dans le plaisir sexuel : « Il s’agit de se sentir reconnue par l’autre, dans ce qui fait notre spécificité physique et émotionnelle. Le plaisir sexuel fait vivre la chair, il la rend active, le corps vit, vibre, s’émeut, il prend alors toute la place. Jamais on ne se sent plus belle que dans ces moments-là, quelle que soit notre apparence. » D’après la sexologue, c’est aussi l’expérience de cette plénitude qui donne envie de continuer à incarner son corps féminin, une fois la rencontre sexuelle achevée. Enfin, rappelons que la féminité est multiple et mystérieuse. Il existe autant d’expressions de la féminité que de femmes... Et c’est sans doute cela qui rend la féminité si fascinante aux yeux des hommes. 1 Auteure de Moi et Moi, face à la dictature de l’apparence, des femmes témoignent. Éditions Larousse, 2008. 2 Auteure de L’Aventure du couple aujourd’hui. Éditions Dervy, 2007. 3 Auteure de La sexualité des femmes n’est pas celle des magazines. Éditions de La Martinière, 2004. Toutes les femmes sont belles certaines le sont plus, certaines le sont moins, mais c’est la féminité présente en chacune d ’ elles qui fait qu ’ elles sont si spéciales. Philippe Forget, chef d’orchestre et compositeur. 13

DOSSIER INTERvIEW En quoi consiste le conseil en image ? Le conseil en image n’est en aucun cas une transformation, bien au contraire ! Mon rôle consiste à accompagner mes clientes (ou clients) dans la valorisation de leurs atouts physiques, tout en gardant une cohérence avec leur personnalité, style de vie, profession, etc. Bref, leur apprendre les gestes, les astuces qui les sublimeront au quotidien et leur donneront confiance en elles. L’objectif visé à terme est de rendre mes clientes totalement autonomes dans la gestion de leur image. Pour cela, je commence toujours par réaliser un bilan d’image, qui me permet de découvrir la personne, ses goûts, son mode de vie et les objectifs qu’elle vise. C’est ensemble ensuite que nous déterminons un programme adapté à ses besoins et à son budget. Soit « la totale » - test colorimétrique, analyse morpho-silhouette, tri du dressing, shopping, coiffure, cours de maquillage - soit des prestations ciblées et à la carte. Tout dépend de ce qu’elle recherche. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ? Avant tout, le « soin » apporté aux personnes que j’accompagne. J’étais infirmière avant de me former et de me reconvertir dans le conseil en image. Le contact humain, consacrer du temps aux autres, c’est ce que j’aimais le plus dans mon ancienne profession. Je suis contente de poursuivre cela sur un autre mode. Et puis j’entends bien mettre à profit les bienfaits « thérapeutiques » du conseil en image. C’est dans ce sens que j’ai animé hier un atelier d’auto-maquillage pour les seniors dans le cadre de la Semaine bleue (organisée par le CCAS de Nouméa, NDLR). J’essaie également de mettre en place des ateliers à l’hôpital dédiés aux femmes atteintes de cancer, pour les aider à se réapproprier leur image, leur féminité et ainsi participer à leur bien-être. Pourquoi est-il important d’apprendre à se mettre en valeur ? Nous vivons malheureusement dans une société basée sur l’apparence et la communication non verbale. Nous sommes jugés en un regard, notamment dans le monde professionnel. Il est donc essentiel d’apprendre à maîtriser son image pour qu’elle colle le plus possible à sa personnalité. À quoi tient la féminité selon vous ? On aurait tendance à croire que plus on est élégante et soignée, plus on est féminine. Mais en réalité, la féminité ne se réduit pas qu’à ça, elle englobe un ensemble de choses. Allure, attitudes, postures : tout ce qui renvoie à la communication non verbale finalement. À titre d’exemple, une femme forte qui s’assume, prend soin d’elle, se tient droite, etc., sera dix fois plus féminine et attirante qu’une personne mince mais négligée et qui s’assoit comme un bonhomme, les jambes écartées. Hélas, la féminité ne s’apprend pas à l’école, ce serait plus simple ! n Élisabeth Labescat, conseillère en image 14 Propos recueillis par Sophie Berger Photo : Aude-Émilie Dorion Sa mission ? Apprendre aux femmes à se magnifier, pour que leur extérieur soit aussi beau que leur intérieur. Rencontre avec une fille pétillante et débordante de générosité. Une astuce de pro pour nos lectrices ? On peut tout oser, décolleté, minijupe, talons hauts, etc., mais sûrement pas en même temps ! L’élégance est une question de dosage. Soin d’El Tél. : 730 843 elisabeth.labescat@gmail.com Facebook : Soin d’El « Ça ne s ' apprend pas à l'école »

DOSSIER 17 Célébrer la féminité sans retouche Tout le monde n’a pas la taille mannequin et c’est tant mieux ! La beauté, c’est la féminité dans toute sa diversité. Ce cri du cœur est lancé par onze mannequins stars à l’initiative du All Woman project, un projet en forme de pied de nez à tous les puristes de la mode anorexique. Ronde, fine, avec ou sans cellulite, blanche, métisse ou noire, peu importe : ces différences doivent être revendiquées dans les médias et dans le milieu de la mode. Clémentine Desseaux et Charli Howard, deux mannequins à l’initiative du projet, appellent à faire l’éloge de la beauté dans sa simplicité et sans retouche. Une invitation à toutes les femmes à aimer leur corps et à être fières de leur image. Exit Photoshop, place au naturel ! « La forme de votre corps ne doit pas définir votre féminité ou votre valeur en tant que femme ! », expliquent les deux top models sur le site qu’elles ont lancé. « Nous avons tous des défauts physiques et des imperfections, et cela ne nous rend pas moins belles », ajoutent-elles. « Avec ce projet, nous voulons prouver que nous sommes comme tout le monde, avec nos défauts et parfois notre manque de confiance en nous, contrairement à ce que les images de mode veulent faire croire. En tant que consommateur, vous méritez de voir des photos de mode léchées, mais dans lesquelles vous pouvez vous retrouver. Cela implique de ne pas montrer que des mannequins blanches ultra-minces, mais plein de corps différents. » Interpeller le monde de la mode pour plus de diversité sur les catwalks et inciter chaque femme à développer sa confiance en soi : tel est l’objectif résolument positif de ce projet. Chaque internaute est ainsi invitée à poster sur les réseaux sociaux un cliché d’elle au naturel via le hashtag #IamAllWoman. Pour faire de ce qu’on considère comme des imperfections nos meilleures alliées. www.allwomanproject.com

18 DOSSIER La chanteuse Adele, dont la mise en beauté est presque indissociable de l’allure et de la voix, s’aime aussi au naturel. Depuis plusieurs mois, la diva anglaise égrène sur son compte Instagram de nombreux clichés d’elle sans aucun maquillage. Énième astuce de star pour prouver qu’ « elle est comme tout le monde » ? Le phénomène « no make-up », dont les adeptes prônent depuis plusieurs années déjà un retour à la peau nue, trouve aujourd’hui de plus en plus d’ambassadrices à la renommée internationale. La chanteuse Alicia Keys, autrefois adepte des yeux lourdement fardés, a décidé pour la sortie de son nouvel album In Commom, de se convertir au « no make-up ». Et son choix n’a rien d’une lubie passagère. Dans Lenny, la newsletter féministe de Lena Dunham, sur Instagram comme en interview, l’artiste prêche avec conviction sa nouvelle façon de se découvrir, sans artifice : « J’espère que c’est une révolution. Parce que je ne veux plus me cacher. Ni mon visage, ni mon esprit, ni mon âme, ni mes pensées, ni mes rêves, ni mes combats, ni mon parcours émotionnel. Rien. » La preuve : elle est récemment montée sur la scène des MTV Vidéo Music Awards sans fard. Acte militant Mais au-delà des prises de position des chanteuses célèbres, le « no make-up » serait-il donc une tendance émergeante qui risque de s’installer et de durer dans la routine beauté simplifiée des femmes ? Pour l’historien et sociologue du corps Georges Vigarello, deux courants qui peuvent se rejoindre participent à la recrudescence d’un intérêt pour le zéro maquillage. « Tout d’abord une sensibilité pour l’écologie, l’envie de ne pas polluer la planète ou sa peau avec des produits toxiques », explique le spécialiste. « Ensuite une volonté de se démarquer, d’affirmer qu’il est possible de ne plus être une cible du marché et des procédés marketing des marques qui vantent une belle peau grâce au maquillage. » Une peau qui respire mieux Les observations de l’historien entrent en résonnance avec la démarche de Louise, 23 ans. Adepte du maquillage travaillé et véritable accro aux vidéos YouTube de bloggeuses beauté et de make-up artists, la jeune femme a eu le déclic lors d’une année d’échange universitaire en Angleterre. « En vivant à Manchester, j’ai vraiment réalisé que les Anglaises se maquillaient beaucoup trop : elles portent notamment des faux-cils et plusieurs couches de fond de teint épais. En réaction à cela, j’ai commencé à me maquiller moins souvent, et à redécouvrir mon visage sans maquillage. Je sentais que ma peau respirait mieux, et était moins agressée notamment par le démaquillage. » Aujourd’hui, de retour en région parisienne où elle poursuit ses études de médecine, la jeune femme ne se maquille presque plus. « J’ai évolué dans ma relation au maquillage, je suis adepte de quelque chose de sobre et de soigné. S’il m’arrive encore de me maquiller occasionnellement pour une soirée par exemple, au Le « no make-up » prend de l’ampleur Si Adele et Alicia Keys ont abandonné le maquillage, occasionnellement pour l’une et définitivement pour l’autre, est-ce pour autant le signe que la vague « no make-up » va l’emporter ?

quotidien j’ai délaissé le maquillage et le seul produit de mon vanity auquel je suis fidèle c’est un gel fixateur pour les sourcils. Ma nouvelle routine beauté consiste donc maintenant simplement à mettre l’accent sur des sourcils bien dessinés. » À l’heure du selfie quasi quotidien sur Instagram ou Snapchat, la génération Z (ces jeunes filles nées dans les années 1990) miserait- elle donc sur le « sans fard » ? Pour Georges Vigarello, le make-up n’a sûrement pas dit son dernier mot. « Le maquillage, c’est l’art d’accentuer des repères de beauté. C’est une façon de «s’artificialiser» soi-même, par recherche esthétique ou par obligation sociale. Vu l’offre immense de produits de beauté qui existe aujourd’hui, la loi du marché l’emportera, c’est certain. » n On s’y met ? Tendance durable ou simple effet de mode, le fait est qu’il est tout à fait possible d’avoir le teint frais et la mine rayonnante sans maquillage. Voici quelques astuces pour succomber au phénomène no make-up sans avoir l’air malade : - Soignez votre peau, c’est primordial : démaquillage tous les soirs, hydratation quotidienne et soins en institut dès que les finances le permettent. - Structurez vos sourcils pour un regard pétillant. - Misez sur vos cils : un rehaussement ou une extension de cils et vous aurez l’air d’avoir en permanence le plus beau des mascaras. - Souriez, mais à condition que vos dents soient soignées et bien entretenues. © Getty

Se sentir bien dans son corps, développer sa sensualité, assumer sa personnalité, exploiter son potentiel propre… Autant d’actions qui déterminent la féminité dans son ensemble. Vous ne vous sentez pas vraiment féminine ou vous aimeriez l’être davantage ? Bonne nouvelle, il n’est jamais trop tard pour vous y mettre ! Pour révéler la vraie femme qui sommeille en vous, suivez nos conseils. Travaillez la confiance en vous C’est le principe de base. Rien de plus sexy et féminin, en effet, qu’une femme qui a confiance en elle. Etre féminine veut aussi dire assumer sa personnalité et son corps tels qu’ils sont, peu importe ce qu’en pensent les autres. Prenez du temps pour vous La vie avance à une cadence infernale. Entre les enfants, les repas, le boulot, vous n’avez plus une minute à vous. Pourtant, il y a ce roman que vous aimeriez lire depuis plusieurs mois ou encore cette sortie entre filles que vous repoussez depuis trois semaines... Stop ! Il faut prendre du temps pour vous, sans culpabiliser. C’est presque vital ! En effet, comment voulez- vous vous sentir belle, féminine et épanouie si vous oubliez de vivre pour vous ? Soignez votre look Attention, hors de question de rentrer dans les clichés sexistes ! Le but recherché est de vous sublimer, pas de tout transformer. En féminisant votre look, vous modifiez simultanément votre attitude. Le fait de prendre soin de vous vous apprendra à mieux vous apprécier telle que vous êtes. En pratique, optez pour la bonne coupe de cheveux qui met votre visage en valeur, offrez-vous des bijoux et accessoires sympas et qui vous correspondent, habillez-vous de manière à souligner ce que vous aimez le plus en vous, choisissez des couleurs qui vous boostent le moral... Bref, soyez coquette et lumineuse, mais avant tout pour vous. Chouchoutez votre poitrine Saviez-vous que le manque de confiance en soi lié à sa poitrine constitue un véritable obstacle pour de nombreuses femmes, notamment au travail ? Les complexes associés aux seins affectent la carrière des femmes européennes. C’est ce qui ressort d’une étude publiée par la marque de lingerie Triumph en début d’année (Female Confidence Report). Comment y remédier ? En investissant dans de jolis sous-vêtements confortables, mais surtout parfaitement ajustés. Certaines marques font de petites merveilles, en proposant des soutiens-gorges qui rehaussent et amplifient la poitrine, tout en lui donnant un aspect naturel. Confiance en vous reboostée ! Aimez-vous, même après la grossesse Fatigue psychologique et physique, manque de temps, nouvelle organisation, hormones chamboulées… Bébé a vite fait d’accaparer les pensées de sa maman. Résultat : vous vous oubliez et votre féminité passe à la trappe. Sans compter 20 DOSSIER Nul besoin d’un dressing de femme fatale, d’escarpins vertigineux ou de rouge à lèvres carmin pour être une « vraie » femme ! La féminité est avant tout une question d’attitude, une manière d’être et de ressentir les choses. On vous explique.

Sublimez votre féminité que votre corps a forcément changé, ce qui n’est pas évident à accepter... La solution ? Cocoonez-vous ! Bain moussant, relaxation, soins en institut... Tous les moyens sont bons pour apprivoiser ce nouveau corps et cette nouvelle vie. Acceptez les signes du temps qui passe Diktat de la jeunesse oblige, vous vous imaginez perdre en beauté et en féminité au fur et à mesure des années qui passent. Pourtant, la maturité aide de nombreuses femmes à gagner en féminité. Le temps aide à se connaître davantage, à assumer ce que l’on est. Et au final, on se sent souvent bien plus femme à 50 ans qu’à 18. « On ne naît pas femme, on le devient », disait en son temps Simone de Beauvoir. À méditer ! N’ayez pas peur d’écouter votre désir Ecoutez votre corps et vos sensations, assumez votre désir ou vos émotions et partagez- les avec votre conjoint. Car être féminine, être une femme, c’est aussi savoir réveiller le côté animal de l’homme qui est à vos côtés ! Soyez féline avec lui. Jouez, surprenez-le, amusez-vous surtout. Usez de vos charmes pour le rendre fou de désir. Et prenez le temps de mettre en scène votre vie amoureuse. Cela vous éveillera tous les deux à la sensualité. Votre chéri se sentira pleinement homme et vous, pleinement femme. n

22 DOSSIER Féminité : nos livres coups de cœur AINSI SONT LES fEmmES - fémINITé, fémINISmE ET LITTéRATURE COLLeCTIF D’AuTeuRS Ce que la littérature dit des femmes, c’est ce que les hommes en disent, puisque ce sont eux qui ont majoritairement écrit au cours des siècles. Quelles représentations en ont-ils données ? Quelle image de la féminité ont-ils construite ? Et lorsque les femmes se sont exprimées, qu’ont-elles dit d’elles-mêmes ? Comment ont-elles répondu aux discours qui les considéraient comme des objets de désir incapables de penser ? Les femmes sont-elles aujourd’hui devenues les égales des hommes ? Éditions Flam arion. SE RECONNECTER À SA fémINITé AvEC L’AUTOHYPNOSE JOCeLYNe STRIeBIG Comment être « femme », entière, en harmonie avec sa sensualité, sa maternité, sa carrière, sa beauté, à tout âge ? D’Ève et Lilith à la femme d’aujourd’hui, de la dépendance affective et la rupture de liens ancestraux à une féminité contemporaine incarnée, découvrez comment vivre votre énergie féminine, vous connecter au masculin en vous, et trouver votre juste place dans vos choix de vie grâce à l’auto-hypnose. Une méthode simple, à pratiquer en tous lieux et en toutes situations. Éditions Josette Lyon. PETITES fILLES : L’APPRENTISSAgE DE LA fémINITé CATHeRINe MONNOT C’est une évidence : les petites filles d’aujourd’hui ont changé. Elles passent des heures sur Facebook, exigent un téléphone portable, se trémoussent sur la musique techno et res- semblent déjà à des adolescentes. Pourtant les stéréotypes ont la vie dure : sages à l’école, elles rêvent toujours de devenir infirmières et lisent des magazines pour filles saturés de clichés. Sans porter de jugement, l’anthropologue Catherine Monnot raconte les mutations sensibles, complexes et parfois déroutantes d’une nouvelle génération de petites filles. Éditions Autrement.

Entre sœurs - Une question de féminité Maryse Vaillant et Sophie Carquain Entre amour et haine, tendresse et rivalité, les relations entre sœurs peuvent être passionnelles .Pourquoi se plaint-on si souvent de ses sœurs ? Pourquoi les déteste-t-on parfois ? Pourquoi souffre-t-on plus « par ses sœurs » que pour soi-même ? De quoi sont tissés ces étranges rapports de femme à femme ? Ambivalence, fusion, projections inconscientes : à partir de témoignages souvent poignants, Sophie Carquain, journaliste spécialisée en psychologie, et Maryse Vaillant, psychologue clinicienne, explorent les multiples facettes de cette relation. Éditions Marabout Poche. La sexualité des femmes n’est pas celle des magazines Catherine Blanc À entendre les médias, la sexualité des femmes se réduirait au nombre d’ébats hebdomadaires, à la fatigue qui empêche l’amour, aux émois de l’été... Bref, à des choses faciles et circons- tancielles, qui ne renvoient bien souvent qu’à des visions masculines. Mais quid de ce qu’elle est vraiment ? Une affaire complexe, changeante, pleine de peurs et d’attentes démesurées. Autrefois les femmes n’avaient droit qu’à une sexualité utilitaire. Aujourd’hui, elles ont acquis des droits, une liberté mais aussi un « devoir de sexualité », qui les empêchent tout autant d’être elles-mêmes, à l’écoute de leurs désirs singuliers, de leur histoire propre et des véritables sensations de leur corps. Catherine Blanc nous fait partager son expérience de thérapeute, à qui les femmes viennent raconter, parler de leur sexe, de leurs fantasmes, de leur plaisir et de son absence. Des femmes mariées, célibataires, jeunes, moins jeunes, actives ou non, bref, des femmes ordinaires. Éditions La Martinière.

Êtes-vous obnubilée par votre apparence ? Êtes-vous du genre à surveiller votre poids très régulièrement et à faire ce qu’il faut pour ne pas stocker un gramme ? Êtes-vous scrupuleuse sur vos tenues, votre coiffure, votre maquillage ? Ou bien votre image ne vous tracasse-t-elle pas plus que cela, car vous êtes persuadée qu’il ne faut pas se fier à l’aspect extérieur d’une personne car c’est une attitude superficielle ? Beauté intérieure d’abord ou silhouette, charme et séduction avant tout ? 25 DOSSIER

1. Ce qui séduit le plus un homme d’après vous : A. Un physique sexy avec l’art et la manière d’en jouer. B. La capacité d’écoute alliée à une bonne dose de charme. C. La confiance, la complicité, la sincérité. 2. La critique que vous supportez le moins bien concerne : A. Votre physique. B. Votre caractère. C. Vos capacités intellectuelles. 3. Vous dînez au restaurant avec une amie et votre ex arrive au bras d’une superbe créature : A. Vous l’examinez, elle, pour ricaner sur les fautes de goût et les défauts physiques. B. Vous êtes un peu jalouse de ses atouts mais assez amusée qu’il se pavane ainsi ! C. Vous constatez que décidément, les hommes ne fonctionnent pas avec leur cerveau… 4. Hier soir, le dîner fut arrosé, lourd, excessif ; ce matin, quel regard portez-vous sur ces abus ? A. Vous foncez sur la balance et organisez un régime drastique pour la semaine afin d’éliminer cet écart ! B. Vous vous mettez naturellement à la diète pour la journée. C. Vous ne culpabilisez pas, ravie de la soirée très gaie dans tous les sens du terme… 5. Surveiller son poids chaque jour et faire ce qu’il faut pour ne pas grossir vous paraît : A. Absolument normal ! B. Très féminin… C. Contraignant et ridicule. 6. Qu’est-ce qui vous manquerait le plus dans la salle de bains ? A. Le pèse-personne : vous peser chaque matin est un rituel. B. Votre gel douche et votre lait corporel préférés. C. De l’eau chaude ! 7. Dans la vie, en général, vous seriez plutôt du genre : A. Obstinée, voire obsessionnelle et maniaque. B. Assez philosophe, mais pas négligente. C. Cartésienne, ne vous prenant pas la tête avec des détails ! 8. Du jour au lendemain, on vous exlique qu’il faut pendant plusieurs mois suivre un régime draconien et vous peser chaque matin : A. Pas de problème. B. Dommage pour le régime, ce sera dur, mais vous le suivrez à la lettre. C. Aïe ! Vous risquez d’oublier la balance un jour sur deux et de faire un ou deux excès… 9. Vous avez du mal à remonter une jupe droite ajustée sur vos hanches : A. Quasi hystérique, vous faites une demi-heure de rameur ! B. Euh…vous avez peut-être un peu forcé sur les plats en sauce récemment… C. Bof, je vais la donner à Léa, je ne l’aimais pas tant que ça, finalement… 10. Côté calories et apports nutritifs, vous êtes : A. Très bien informée et surtout vigilante. B. Relativement au point, mais pas incollable. C. Assez ignare… 11. On vous considère comme une femme : A. Angoissée et hypocondriaque. B. Epicurienne. C. Indépendante et réfractaire à l’autorité. 12. En janvier, après les réveillons, vous vous sentez : A. Engraissée, coupable et furieuse contre vous-même ! B. Embarrassée par vos excès de gourmandise : trois kilos en plus… C. Ravie de la bonne entente en famille durant ces moments privilégiés. Vous avez un maximum de A Oui ! Vous êtes persuadée qu’on séduit essentiellement par ses atouts physiques, et vous tenez à afficher une apparence aussi proche de la perfection que possible. Obsédée par cette volonté, vous y passez un temps fou, désireuse de mettre en valeur les atouts que la nature vous a donnés. Vous calculez que telle tenue, telle coiffure et tel type de maquillage sont adéquats en telle circonstance… Rien n’est spontané chez vous : vous attachez beaucoup de prix à votre allure, aux couleurs que vous portez, à vos ongles impeccables, aux plis de votre jupe et aux mèches soigneusement balayées là et non pas ici…Vous faites des essais chez vous, devant votre glace en pied, examinant d’un œil froid et critique ce qui risque de vous desservir, et vous changez le vêtement, le bijou ou le rouge à lèvres s’ils ne vous paraissent pas correspondre à l’impression que vous souhaitez laisser. Vous voulez imprimer une image dans l’œil et l’esprit des autres, et tant pis si elle est à mille lieues de votre véritable personnalité. Ce que vous êtes vraiment ne regarde que vous. Vous avez un maximum de B Sans excès, car vous faites la part des choses. Votre apparence fait partie de vos préoccupations, mais vous n’êtes pas obsédée. Vous ne faites pas non plus une chasse acharnée aux kilos superflus qui vous empêcheraient de rejoindre les stéréotypes de la mode. L’important est de vous sentir bien dans votre corps. Pour cela, pas de tortures inutiles, juste une bonne hygiène de vie et un sens de l’esthétique naturel. Vous aimez vous sentir belle, mais vous n’êtes pas prête à passer des heures devant votre miroir. Moderne sans être sophistiquée, vous avez su trouver un bel équilibre. Vous avez compris que l’apparence est un atout dont il faut se servir au quotidien mais que ce n’est vraiment pas l’essentiel. Vous gardez votre indépendance, surtout en matière d’image. Prudente et avisée, si vous optez pour un nouveau style, c’est en notant les réactions de votre entourage, et à condition que celui qui vous aime soit séduit. Vous avez un maximum de C Non, l’apparence ne vous intéresse pas car à vos yeux le charme est naturel. Inutile de se prendre la tête sur un pantalon froissé, une chevelure un peu hirsute, l’oubli d’un rouge à lèvres, des mocassins usés… Vous avez mieux à faire que de passer des heures à choisir ce que vous allez porter. Les conversations sur la mode ou les tendances du moment vous agacent au bout de deux minutes. Quand il s’agit de séduction professionnelle ou affective, vous misez sur l’intellect, la connaissance, la culture, les valeurs, l’amour des enfants et des animaux, le goût des voyages, des livres, du cinéma, de la musique… Pourquoi perdre du temps avec son aspect extérieur, une valeur si futile ? Veillez cependant à ne pas oublier que beauté rime aussi avec bien-être : prendre soin de son corps, le bichonner, permet aussi de se réconcilier avec soi-même, de prendre un temps pour soi. Promettez-vous un petit programme “beauté-détente-forme”, comme une après-midi au hammam avec une amie : vous vous ferez masser et cela vous fera un bien fou ! (JTS Presse) 26 DOSSIER

Raiponce par-ci, Cendrillon par-là…votre fille n’a qu’un credo : être une princesse ! Elle a d’ailleurs tellement fredonné ce fichu Libérée, délivrée de la Reine des Neiges qu’elle a réussi à vous congeler le cerveau ! Apprentissage classique de la féminité ou retour de la femme objet ? On fait le point. NOS gOSSES 28 Sources : Enfant, Elle, Le Ligueur « Mais, je veux mettre ma robe d’Anna1! », hurle votre fille tous les matins, avant d’aller à l’école... La faute à qui ? Sans doute un peu à Andy Mooney. En 2000, cet Américain travaillant pour Disney assiste à un spectacle de Disney on Ice, où il se retrouve entouré d’une nuée de petites filles déguisées en princesses avec des costumes faits maison. Dès le lendemain, il initie un projet baptisé « Princesses Disney ». L’idée ? Exploiter les figures féminines des films du créateur de Mickey. Et c’est ainsi que Blanche-Neige, Cendrillon et toute la clique colonisèrent vêtements, draps, cahiers, trottinettes, etc. Un carton, doublé d’une véritable épidémie : partout, les objets siglés pullulent. La principale ambition des fillettes de 3 à 6 ans ? Aller au bal, porter de belles robes et épouser un prince. Face à cela, les mères s’inquiètent. Leurs filles endoctrinées risquent-elles de devenir des femmes soumises ? S’agit-il d’une étape normale de développement ? Telles sont quelques-unes des questions que s’est également posées Peggy Orenstein, journaliste féministe américaine et auteure de Cinderella Ate my Daughter2 (Cendrillon a mangé ma fille), enquête hilarante sur les dessous de la vague rose aux États-Unis. Interrogés, les spécialistes du développement infantile s’accordent sur un point : les récits de princesses ont toujours existé dans la culture populaire et aident les petites filles à s’approprier leur identité féminine. Comme le rappelle le psychiatre et écrivain Serge Hefez : « Ce n’est qu’à partir de 3-4 ans que les enfants construisent leur identité de garçon ou de fille. Comme cette étape est angoissante et qu’ils sont plus normatifs que la norme, leur comportement peut sembler caricatural. Autrefois, les femmes étaient objectivées, leur destin était figé, à l’image des princesses dont l’existence dépend d’un homme puissant, le prince. De nos jours, les petites filles grandissent toujours avec ces figures traditionnelles passives, mais elles sont infirmées par la réalité quotidienne de leurs mères qui travaillent. » Princesses féministes Si jouer à la princesse semble recommandé pour grandir, se prendre pour une princesse le serait nettement moins… Dans la pratique, pourtant, cela donne des petites filles qui se noient dans le kitsch, investissent les instituts de beauté et n’envisagent pas d’aller à un anniversaire sans avoir revêtu leur costume pailleté avec diadème ! Côté mode, on oublie le taupe et le prune. Pink is back (le rose est de retour)! Et les fillettes s’en donnent à cœur joie ! Faut-il pour autant paniquer ? « Entre 3 et 7 ans, les enfants ont un imaginaire extraordinairement prégnant, mais jouer, c’est faire semblant, dédramatise la psychologue clinicienne Béatrice Copper- Royer3. Cette étape prend normalement fin à l’entrée en primaire. Le rôle des parents est de ramener ce phénomène à de justes proportions. » Au risque de ralentir la croissance de Disney et consorts, il faut trouver la mesure entre pulsions enfantines et besoins réels. S’il est à espérer qu’elles seront des princesses aux yeux de leur conjoint, les petites filles d’aujourd’hui sont très vraisemblablement les femmes indépendantes de demain. Dormir avec un pyjama la Reine des Neiges n’empêchera pas Mathilde d’être chercheuse à l’IRD. Et c’est sans doute cela la bonne nouvelle de cette culture utra girly : les femmes des années 2010 et leurs filles assument leur féminité, revendiquant le libre choix d’être et d’agir. On peut donc être féminine et féministe, intelligente et belle et, comme Daisy, la fille de Peggy Orenstein, se déguiser en Ariel la petite sirène tout en rêvant de devenir pompier. 1 Princesse du dessin animé La Reine des Neiges. 2 Disponible uniquement en anglais, éditions Harper-Collins. 3 Auteur de Non, tu n’es pas encore ado !, éditions Albin Michel. l f S p l M s 2 r O i d l Ma fille est une princesse

© Luna Bella En pratique > Elle rêve du prince charmant Elle renonce à ses souhaits œdipiens et accepte de ne pas se marier avec son père, le roi. Ce qui lui permet d’élaborer un avenir où il y a un possible. Comme devenir une femme et épouser un autre homme, le prince… Ce qu’il faut faire : jouez le jeu. Ne la freinez pas, même si ses projections maritales vous semblent trop à l’eau de rose ! Ce qu’il faut lui dire : « Quand tu seras mariée avec ton prince, tu voudras combien d’enfants ? » Vous transmettez ainsi la confiance que vous lui portez. Oui, elle aussi sera un jour une femme sédui- sante qui deviendra mère, si tel est son souhait. > Elle veut toujours avoir le meilleur rôle Fille du roi, femme du prince, elle est la plus belle, la préférée et parfois la plus tyrannique. Ce qu’il faut faire : laissez-la s’exprimer. Ça vous en dira long sur son évolution, sur ce qui lui pose problème dans ses relations. Au travers de la figure de la princesse, elle joue ce qu’elle ne peut vivre dans la réalité. Elle évacue ses frustrations d’impuissance à commander et sa jalousie à l’égard des autres femmes. Elle a ainsi besoin de se distinguer. Ce qu’il faut lui dire : « C’est parce qu’elles sont jalouses de toi que les autres princesses ont déchiré ta robe de bal ? » En donnant de la légitimité à ses frustrations, vous pourrez l’aider à comprendre des choses qu’elle ressent, mais qu’elle ne s’explique pas forcément. > Elle veut aller à l’école déguisée Par tous temps, votre princesse veut sor- tir avec son diadème et ses ballerines pailletées. Ce qu’il faut faire : fixez les fron- tières de sa principauté ! Il faut distinguer le temps du jeu et celui de la réalité. À l’école, elle est une petite fille, pas une princesse. À la maison, vous pouvez collaborer au temps du jeu. Ce qu’il faut lui dire : « À l’école, tu n’es pas une princesse, mais une petite fille. Tu ne peux donc pas y aller déguisée. » En délimitant les espace-temps, vous renforcez la construction de son individualité. d s

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