Femmes : Novembre 2015

FEMME D'ACTION MISSION ? EXPORT ! « Le programme “mission export” n’existait plus en Nouvelle-Calédonie depuis 2009, indique Rachida Forge, professeur de commerce international au lycée Lapérouse. Arrivée en 2013, je trouvais dommage de priver les élèves de BTS commerce international d’une expérience professionnelle aussi enrichissante. » Habituée à organiser ces missions de prospection avec ses étudiants de Métropole, l’enseignante n’hésite pas à faire de même sur son île d’adoption : « C’est sûr que je suis partie de zéro, se souvient-elle. Il a fallu, entre autres, constituer un réseau d’entreprises et de partenaires. » Des efforts payants : « Mes BTS sont partis en Nouvelle-Zélande en 2014. La prochaine mission export est prévue fin mai 2016, et se déroulera en Australie. » Mais au fait, qu’est-ce que c’est, une « mission export » ? « Il s’agit de réaliser une mission de prospection à l’étranger pour le compte d’entreprises calédoniennes, précise Rachida Forge. Le travail réalisé par les étudiants au cours de cette mission va de la recherche d’informations terrain sur le marché visé par l’entreprise mandatrice, à la prospection effective de nouveaux clients. C’est une excellente première expérience professionnelle internationale, très formatrice, mais également très intéressante pour les entreprises du pays qui souhaitent exporter. Les élèves sont en effet en situation réelle et réalisent de véritables études de marché à l’étranger. C’est aussi l’occasion pour les étudiants d’appréhender les différences socioculturelles qui interagissent dans les relations d’affaires à l’international et de perfectionner leur anglais. » POTENTIEL À L’EXPORT Préparée dès la première année de BTS commerce international, la mission export se concrétise en deuxième année, sous forme d’un séjour d’une dizaine de jours à l’étranger. En Nouvelle-Calédonie, le retour des missions export en BTS tombe à point nommé, 2015 ayant été déclaré « année de l’export ». « Il est essentiel pour le pays de trouver une alternative aux leviers de croissance économique actuels, poursuit Rachida Forge, comme le tourisme, mais surtout l’export de nos produits vers d’autres pays de la zone Asie-Pacifique. » D’ailleurs, les produits du Caillou, surtout agroalimentaires, ont plutôt la cote autour de chez nous : « Les derniers salons internationaux, comme le Fine Food qui s’est tenu à Sydney en septembre, ont prouvé tout l’intérêt de nos produits à l’étranger. Donc un réel potentiel à l’export pour les industries calédoniennes. » C’est du reste dans cette optique que la Finc (Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie) a créé un outil opérationnel, le cluster Avenir Export (voir encadré), dédié au développement de l’export calédonien. « Nous avons récemment signé un partenariat avec Avenir Export », confirme Rachida Forge. Une façon intelligente d’associer les acteurs économiques de demain à une problématique à laquelle le pays doit répondre dès aujourd’hui . n DÉVELOPPER À TOUT PRIX L’EXPORT DES PRODUITS DU CAILLOU : TEL EST LE NOUVEAU CHALLENGE DES INSTITUTIONS ET DES ACTEURS ÉCONOMIQUES CALÉDONIENS. C’EST DANS CETTE LOGIQUE QU’UNE ENSEIGNANTE DU LYCÉE LAPÉROUSE, RACHIDA FORGE, A REMIS EN PLACE LE PROGRAMME « MISSION EXPORT », AUQUEL PARTICIPENT SES ÉTUDIANTS DE BTS COMMERCE INTERNATIONAL DEPUIS DEUX ANS. RACHIDA FORGE, ENSEIGNANTE EN COMMERCE INTERNATIONAL AU LYCÉE LAPÉROUSE. 29 CLUSTER : AVENIR EXPORT, UNE SPÉCIFICITÉ CALÉDONIENNE Un cluster est un agglomérat d’entreprises géographiquement proches et agissant dans une même filière. Ce travail en commun permet d’identifier les problématiques liées à cette filière, d’envisager des solutions pour en améliorer le fonctionnement et d’accroître la productivité et la compétitivité des entreprises. En Nouvelle-Calédonie, le cluster Avenir Export a été mis en place en mars dernier par la Finc. Ouvert à tous les acteurs du secteur, il a pour objectif de fédérer les industries et les services liés à l’export, à des fins de mutualisation, mais aussi dans le but de mener des actions concrètes pour lever les freins existants (logistique, démarches administratives et institutionnelles, communication, formation des entrepreneurs, etc.). Spécificité calédonienne, le cluster Avenir Export ne s’intéresse pas à une filière en particulier, mais à une démarche économique, l’export, qui concerne directement le pays. Source : Made In © Sophie Berger

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